11/06/2013

Proxénétisme du pauvre...

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Au moment même où le procureur de Lille demande un non-lieu pour DSK...

« Elle m’a pris mon cœur, c’étaient mes yeux, c’était ma vie » s’écrit le jeune prévenu tourquennois. Détail : Karim X., 24 ans, se retrouve mardi devant la président Alexa Fricot pour proxénétisme. Et, si sa jeune amie n’est pas là à l’audience, on sait toutefois que c’est bien elle qui est allée se plaindre à la police. « Je ne savais pas qu’elle se prostituait, je l’aimais, je m’en suis rendu compte au bout de six mois » répète le prévenu dans le box.

Une affirmation qui semble peu crédible pour les magistrats. La présidente Fricot attaque : « Elle vous payait beaucoup de choses. Et, puisque vous étiez amoureux, quand vous avez découvert sa prostitution, vous avez laissé faire ? » Réponse : « Je ne pouvais pas m’y opposer ». La présidente : « Ah bon, vous n’étiez pas jaloux, vous aviez l’amour partageur ». Et Alexa Fricot de citer le chiffre d’affaires de la péripatéticienne détourné par le proxénète : 32.200 euros ont estimé les enquêteurs.

Quant à la jeune femme, elle explique qu’elle payait « sa drogue, ses dettes, même le loyer de sa mère alors que je ne la connaissais même pas ». La présidente s’inquiète : « Vous êtiez amoureux ? Au bout de si longtemps, vous l’aviez présentée à votre mère ? » Le prévenu bredouille: « Elle l’a vue, devant chez moi ».

La présidente détaille les clichés pris par la police en planque. La photo numéro 3 où l’on voit la jeune femme remettre des billets au prévenu avant de repartir dans une voiture vers un parking de La Madeleine. Les photos 17 et 18, on l’on voit bien la relation « amoureuse » entre les deux jeunes gens. Les photos 23, 25 et 26 où le prévenu, très impatient, attend longtemps avenue du Peuple Belge la jeune femme qui est partie « quelque part ».

Pour le procureur Christophe Amunzateguy, « les déclarations du prévenu sont truffées d’incohérences. Il l’aime mais il lui demande d’arrondir les sommes gagnées en restant un peu plus sur le trottoir ! Les procès verbaux de surveillance montrent bien qu’il venait sur place et prenait de l’argent parfois directement. Il veut nous faire croire que c’est par amour qu’il est resté avec elle alors qu’il est parti la laissant seule plusieurs mois à Lille ». 8 mois de prison sont requis.

Me Alexandre Barège, en défense, estime que le dossier n’est pas si clair : « On parle des SMS de mon client mais on ne les a pas analysés, on n’a même pas regardé vraiment ses comptes, on n’a pas recherché non plus le deuxième homme que l’on voit sur certains clichés de surveillance ». L’avocat souligne par exemple que l’on retient comme période où son client a été proxénète y compris les mois où il se trouvait à l’étranger. Toujours pleurnichant, le prévenu répéte : « Je ne pouvais pas lui dire non ».

Sur le coup de 21 heures, à la fin de l'audience de comparution immédiate, le jugement tombe: 8 mois de prison mais sans mandat de dépôt.

Didier Specq

Commentaires

Vieux métier qui sert bien des détresses d 'un genre humain qui cherche " tendresse " pour oublier pour un instant , un instant seulement un cafard qui le tourmente . Et qui l 'instant révolu se dégoute de s'y étre adonné

Écrit par : lingot | 12/06/2013

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