Péripéties judiciaires

L'actrice Julie Gayet, selon certains journaux, aurait donc une relation sentimentale régulière avec François Hollande. Cette relation supposée et la réaction supposée de Valérie Trierweiler (qui serait actuellement hospitalisée) illustrent une évolution des moeurs qui n'est pas sans conséquence.

Car, auparavant, la République consacrait "première dame de France" une épouse. Certes, aucun statut de ce type n'existe légalement mais, bien sûr, la vie de cette épouse était prise en charge dans la République et, de fait, cette première dame avait acquis un rôle central dans les usages protocolaires.

Il est à noter d'ailleurs que, très rapidement après son divorce, Nicolas Sarkozy a épousé Carla Bruni. En revanche, François Hollande est resté dans une union libre affirmée avec Valérie Trierweiler. Le rôle de la première dame a donc évolué: la concubine a fonctionné comme si elle était l'épouse. Elle-aussi a occupé un rôle central, jusqu'ici, dans les usages protocolaires.

L'existence réelle ou supposée de "maîtresses" dans la vie des présidents de la République n'avait au fond que peu d'importance puisque l'épouse restait la première dame de France tant qu'un divorce n'intervenait pas. En revanche, Valérie Tierweiler se retrouve dans une position fragile: on voit mal comment la République pourrait continuer à la traiter comme "première dame" de France si sa position, dans le coeur de François Hollande, n'est plus la même. Après le mariage pour tous, le concubinage pour tous n'est pas, lui non plus, sans conséquence.

Didier Specq