30/05/2011
changer de pied
"Masser les pieds, ce n'est pas admissible quand on est ministre" expliquait, sans rire, Harlem Désir sur Canal Plus ce matin. Certes.
Reste à savoir si la démission de Georges Tron, maire UMP de Draveil et ministre de la fonction publique, change quelque chose au climat politique. Les femmes auraient-ils réussi à mettre le pied sur l'accélérateur?
Car les lois sur le harcèlement au travail existent depuis longtemps et, concrètement, les affaires qui sont examinées réellement devant les tribunaux français sont rares. Et les condamnations encore plus rares. Or c'est bien la question qui est soulevée à travers les affaires DSK et Tron.
La mise à pied de Georges Tron, qui ne veut bien sûr rien dire quant à son éventuelle culpabilité, met en lumière des accusations très anciennes: il arrive que des "mâles dominants", dans les entreprises comme dans les institutions politiques, imposent leurs moeurs, leurs protégé(e)s, leurs réflexions, bref leur pouvoir, pendant des années.
Les conséquences sont parfois graves: vies brisées, mutations, ambiance infernale, impossibilité de discuter réellement sans que tout tourne aux bisbilles passionnelles, favoritisme, etc. Ces façons d'imposer un pouvoir expliquent sans doute en partie la relative absence féminine au sommet du pouvoir alors que, depuis longtemps, les femmes sont majoritaires dans l'enseignement, la justice, la médecine, etc, etc.
A dire vrai, les affaires actuelles n'y changeront probablement pas grand-chose. Pour changer de pied, les lois, d'ailleurs, étaient restées relativement impuissantes jusqu'à présent.
Didier Specq
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