31/05/2011

féministe et mal informée

11.jpegOn peut être féministe et mal informée. La preuve.


Débat très intéressant, hier soir, sur France 2 autour d'Yves Calvi. Passons sur les interventions politiques et journalistiques et allons directement aux deux personnes qui nous intéressent: Caroline De Haas, porte-parole du site Osez le Féminisme, et Marcela Iacub, juriste et directrice de recherche au CNRS. L'idée d'inviter ces deux féministes est excellente car, pour une fois, on montre que les féministes, après avoir affirmé qu'elles sont pour l'égalité des sexes, ne sont pas obligatoirement d'accord entre elles.

Marcela Iacub, par exemple, se méfie beaucoup des généralisations abusives sur la violence des hommes où l'on mélange tout pour arriver à des statistiques souvent invérifiables. Ainsi ces chiffres où l'on amalgame des violences psychologiques (une homme qui répète par exemple à sa femme qu'elle est trop grosse en faisant semblant qu'une femme ne dit jamais ça à son compagnon) qui s'ajoutent à des violences physiques et prouvées. Bien sûr, avec de tels procédés, on arrive à des totaux effrayants.

Marcela Iacub souligne à juste titre que, dans les tribunaux, les violences faites aux femmes sont solidement réprimées. Et, quand on en arrive aux mis en cause d'hommes politiques, la juriste explique qu'il s'agit plutôt d'une domination de classe: le puissant est soupçonné d'imposer sa loi aux plus faibles. Imaginons par exemple qu'un homme de ménage se laisse aller à des violences ou à du harcèlement sur une responsable politique ou patronale. Peut-on douter un instant de la répression qui s'en suivrait?

Caroline De Haas, que l'on voit beaucoup en ce moment dans les médias, dit beaucoup de choses justes. Mais, quand Yves Calvi souligne que la militante féministe en question est par ailleurs membre du Parti Socialiste, une question vient tout naturellement aux lèvres du journaliste: Caroline De Haas était-elle au courant de la réputation contrastée de Dominique Strauss-Kahn? La réponse a été "non".

C'est tout de même un peu fort. Des livres, comme "Sexus Politicus", en parlait. Libération y avait fait plus qu'allusion. Au moins, une video circulait depuis 2008 sur Internet après une émission de télévision. Un scandale avait éclaté à la tête du FMI à propos d'une responsable de cette institution. Et, surtout, les rumeurs étaient suffisamment connues pour que Stéphane Guillon, le 7 février 2009, en fasse un numéro particulièrement violent sur France Inter contre DSK! Apparemment, Caroline De Haas n'était donc pas informée.

Didier Specq

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