12/02/2015

DSK: dernier tour de piste à Lille

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L'ex-directeur du FMI se retrouvait une dernière fois sur la sellette au tribunal de Lille.

Bernard Lemaître, le vieux diacre de l'église catholique qui s'occupe du Nid à Lille depuis des dizaines d'années, était entendu hier par le président Bernard Lemaire. Le vieil homme, responsable de l'association bien connue d'aide aux prostituées, a passé une bonne partie du procès assis sur une chaise entre deux péripatéticiennes qui se serrent contre lui et qui, parfois, lui massent le dos quand il tousse. Nouvelle scène étonnante, hier, quand, après son témoignage sur la dure vie des prostituées, c'est Me Henri Leclerc, un des avocats de DSK, qui salue le vénérable responsable du Nid: "Merci pour ce que vous êtes, merci pour ce que vous faîtes, merci pour cet instant d'humanité dans ce procès glauque" s'exclame l'avocat.

Il restait notamment hier à cerner le rôle exact de l'appartement rue d'Iéna appartenant officieusement à Dominique Strauss-Kahn. Des séances de sexe collectif s'y tiennent et, si DSK y abrite consciemment les ébats de prostituées, il devient juridiquement un proxénète. L'ex-directeur du FMI repousse les accusations contre lui. C'est un ami qui lui servait de prête-nom? "J'y recevais des amis politiques mais aussi des jeunes femmes. Je vous rappelle qu'il fallait être discret et qu'à l'époque, j'étais un homme marié" rétorque-t-il très à l'aise. Il assure n'avoir jamais organisé de soirées collectives dans cet appartement: "Ce sont les autres qui organisaient des soirées chez moi, j'y participais, c'est tout" dit-il crânement. Bref, une fois de plus, à partir du moment où DSK assure sans être contredit valablement que, de toutes façons, il ignorait la présence de femmes rétribuées, il ne peut être retenu dans les liens de la prévention. C'est peut-être ainsi qu'il faut comprendre l'hommage inattendu aux responsables du Nid rendu par Me Henri Leclerc: les trois avocats de DSK se sentent plutôt à l'aise à l'audience car, au fil des jours, les charges contre DSK sont apparues de plus en plus ténues.

D'ailleurs, le dossier de l'appartement de la rue d'Iéna, qui devait être un temps fort du dossier, a été expédié en un quart d'heure. Il semble que Dominique Strauss-Khan va revenir lundi, mardi et mercredi à Lille pour y attendre successivement les avocats des parties civiles, le réquisitoire des procureurs et les plaidoiries de ses avocats.

Vendredi après-midi, on s'est penché sur les présumés abus de biens sociaux qui auraient été commis par deux responsables d'Eiffage pour financer les retrouvailles récréatives autour de DSK. Mais c'était beaucoup moins croustillant.

Didier Specq

Commentaires

Vendredi dernier, M Eric de Montgolfier rappelait aux amateurs de sa prose qui se pressaient au furet du Nord l'absence de preuves tangibles qui prouveraient sans doute possible que DSK etait parfaitement au courant de ce qui se passait autour de lui dans son appartement , dans les hôtels . A moins d'un coup de théâtre comme à Outreau, il devrait s'en tirer sans dommage. Le specialiste le plus affûté du PS en matière economique et financière, pur produit d'HEC, fréquentant assidûment la gente feminine reste persuadé de son charme irresistible. Et que toutes ces femmes qui se pliaient à ses depravations n'etaient presentes que le simple plaisir de la rencontre et plus si affinitésd. Le commerce du sexe, c'est pourtant le plus vieux metier du monde si on en croit la Bible. On n'apprend pas ça à hec ?

Écrit par : Odeladeule | 16/02/2015

Cher Odeladeule,

Le procureur de Lille pense (comme moi) que, même si DSK savait que certaines des jeunes femmes se prostituaient, il ne serait de toutes façons qu'un client, gratuit certes.

Par ailleurs, j'ai pu constater souvent, dans ma vie professionnelle et politique, que le pouvoir incitait un petit nombre de femmes à se poser en amoureuses de l'homme de pouvoir. Quand DSK affirme que beaucoup de femmes s'offrent à lui, je le crois volontiers étant donné l'étendue de son pouvoir, sa réputation internationale et le nombre de femmes qu'il est amené à fréquenter. C'est une réalité très humaine que le pouvoir, en quelque sorte, soit aphrodisiaque.

Après, sur le plan moral, on en pense ce qu'on veut. Mais, sur le plan pénal, je crois bien qu'il n'y a rien contre DSK.

Amicalement.

Didier Specq

Écrit par : didier specq | 17/02/2015

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