19/02/2015
DSK: la colère de ses avocats, le début d'un retour en grâce...
La salle d'audience se vide, les avocats de DSK restent sur leurs gardes...
Quelle étrange spectacle que cette salle d'audience réservée à l'examen de l'affaire du Carlton. Les journalistes se sont raréfiés, le parking réservé aux cars de retransmission des chaînes d'info continue s'est totalement vidé, les prostituées parties civiles et les membres des associations comme celle du Nid sont partis, DSK et bien d'autres prévenus ont quitté leur banc de bois face aux juges...
A dire vrai, on ne regrette guère ces bancs de jeunes filles diplômées qui s'effarouchent des mots un peu crus, ni ces allers et venus dans la salle qui ne permettent pas toujours d'écouter.
Pourtant, le procès continue. Pourtant, jeudi, les avocats ont plaidé pour le commissaire Lagarde, les deux organisateurs des parties fines pour DSK et, dans la soirée, pour l'avocat Emmanuel Riglaire qui n'a participé à aucune des rencontres récréatives avec DSK mais a été crucifié par son ex-maîtresse M.
Mercredi, autant le dire tout de suite, Me Henri Leclerc, Me Richard Malka et Me Frédérique Baulieu ont exprimé toute leur colère à l'égard des mises en cause récurrentes de DSK notamment au niveau de ses pratiques sexuelles et de sa vie privée.
Me Frédérique Baulieu, non sans courage, n'a pas hésité à s'attaquer à Jade, une des accusatrices préférées des trois juges d'instruction. Hier, pour la seconde fois, Jade, qui avait demandé le huis-clos complet pour le procès, tenait paradoxalement une nouvelle conférence de presse dans un local du Nid, tout proche de l'église Saint-Maurice. Me Baulieu, d'ailleurs, n'hésitait pas à mettre en cause le Nid pour sa campagne qu'elle qualifie de "politique" pour "l'abolition de la prostitution". "Jade et ses pleurs, Jade et ses certitudes, Jade et sa colère, Jade et sa croisade, Jade et sa rédemption" fulminait presque Me Baulieu qui mettait en exergue les nombreuses contradictions de l'accusatrice "instrumentalisée".
On reparlait bien sûr ce ce voyage aux USA où Jade, au procès, se plaignait de son calvaire et de l'attitude méprisante de DSK mais, quand elle était à Washington, posait le sourire aux lèvres sur des photos auprès de DSK entre deux clichés de petits écureuils de jardin public.
Mes Leclerc et Malka ne manquaient pas non plus d'argument bien sûr. D'abord, la notoriété de DSK qui produit "ce danger vertigineux pour notre démocratie qu'un homme soit poursuivi pour ce qu'il est et non pour ce qu'il fait". Chacun des deux avocats y allait de son couplet sur l'instruction des trois juges "où l'on nous a si peu entendus" et du tribunal de Lille où "le président et le procureur nous ont réconciliés avec la justice que nous aimons". Inutile de dire que les oreilles de la juge d'instruction Stéphanie Ausbart, "leader la la troïka", n'ont pas arrêter de siffler. Me Eric Dupond-Moretti, hier, pour David Roquet, n'hésitait pas à se faire cruel: "Certaines questions et certains raisonnements de la juge d'instruction nous en disent plus sur les conceptions sexuelles de la juge que sur celles des mis en examen".
Hier jeudi, DSK n'était plus là, même si ses trois avocats veillaient toujours au grain dans la salle d'audience redevenue très calme. DSK ne parle toujours pas et ne rompra sûrement pas le silence avant le prononcé du jugement dans quelques semaines. Si, après sa mise hors de cause à New York et sa relaxe probable à Lille, nul doute que DSK songera à un retour en politique. Après tout, les Français aiment bien ces fils prodigues qui, après de longues épreuves, rentrent au bercail.
Didier Specq
21:10 Publié dans Affaire Carlton, Justice | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
En même temps, il faut pas s'étonner... Faut dire qu'elle tient absolument pas la route sa plaidoirie à Jade...
Écrit par : Paul | 06/03/2015
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