03/05/2013

Lille: homophobie et météolorogie judiciaire

vice-versa.jpeg

C'était quasiment la guerre civile et les trois présumés agresseurs homophobes avaient été incarcérés. Tout s'est calmé comme par enchantement et les trois ont été libérés jeudi soir.

Tout commence le 17 avril par une agression, peu après une manifestation à Lille des anti-mariages homos, au bar le "Vice-Versa" rue de la Barre à Lille. Des coups, des injures homophobes, une vitrine étoilée. Rapidement, une patrouille de police interpelle les trois présumés agresseurs non loin de là dans le quartier du Vieux-Lille.

Le 17 avril, quel est le contexte? Le climat est à l'orage, des manifestations dérapent, des commentateurs évoquent un climat de guerre civile et les ligues factieuses des années trente du siècle dernier, ceux qui sont contre les mariages homos s'énervent tandis que ceux qui sont pour ont tendance à se prendre pour des résistants face aux hordes réactionnaires. En réalité, une majorité existe depuis longtemps, tant à l'assemblée que dans l'opinion, pour légaliser sans trop de vagues l'extension du mariage aux personnes de même sexe.

Bref, quand les trois hommes jamais condamnés se retrouvent en comparution immédiate et qu'ils ajoutent ne pas vouloir être jugés tout de suite, la chambre correctionnelle concernée les envoie sans coup férir en détention provisoire. Alors que, pour bien plus grave, on a vu des prévenus rester en liberté.

15 jours plus tard, l'orage s'est calmé. Le même dossier examiné par la Cour d'Appel de Douai a suscité jeudi soir une décision infirmant le jugement lillois: les trois présumés "skins" ont été remis en liberté et vont donc comparaître en meilleure position sur le fond à Lille à la mi-mai. Satisfactions non dissimulées de Me Maxime Moulin et de Me Guillaume Ghestem.

Didier Specq

Commentaires

C'est toujours agréable de lire qu'un innocent est remis en liberté, fût-il seulement présumé.

Écrit par : Janus | 03/05/2013

Et, prétextant ces raisons, un maire peu courageux, M. Bernard Gérard, le maire UMP de Marcq-en-Baroeul, a retiré une salle municipale à la revue Synthèse nationale qui voulait organiser une réunion le 28 avril. Il a bonne mine maintenant ce pauvre M. Gérard.

Écrit par : Paul | 04/05/2013

Tout ce que la France compte de nostalgiques de l'Algerie Française, d'antisemites s'est brusquement reveillée. Même les vieillards chenus de Travail Famille Patrie se sont manifestés. Ce n'est pas avec eux que la France avancera vers la modernité. On peut suivre d'ailleurs le trajet politique des fondateurs de la revue Synthèse nationale sur le web, aussi sinueux qu'un parcours du tour de Corse...

Écrit par : prozac pétrifié | 10/05/2013

Le vieux fonds de conservatisme à la Balzac en a pris plein la figure avec les crimes perpetrés par les gens d'Eglise protégés longtemps par l'inertie des évêques et des cardinaux. Le monde et la société se transforment et ils ne l'acceptent pas. Juliette Greco à 80 ans a dit juste ce qu'il fallait dire " Laissez les s'aimer" et foutez leur la paix. Ces vieux reactionnaires et les excités qui ont envie de casser du socialo et du coco ont réveillé les demons fascistes qui relèvent la tête. Contrairement au fil de l'article, ça n'a rien d'anodin.

Écrit par : prozac petrifié | 13/05/2013

Les commentaires sont fermés.