27/04/2013
Finalement, les magistrats sont des êtres humains comme les autres...
Il ne faudrait plus dire et encore moins écrire de bêtises dans un local syndical. La polémique torture le SM depuis une semaine.
Les juges du Syndicat de la Magistrature (minoritaire et classé à gauche) sont l'objet d'une tempête médiatique étonnante. Chacun connaît l'histoire: "quelqu'un" a filmé probablement à l'aide d'un téléphone portable un "mur des cons" confectionné au fil des jours par des militants du Syndicat de la Magistrature. Nous, ça nous rassure plutôt que, comme partout, il existe chez les magistrats des gens à l'esprit potache.
Le principe de ce mur est simple: des militants facétieux collent la photo de la personnalité qui leur court particulièrement sur le haricot. Comme le SM est classé à gauche, on ne s'étonnera pas de découvrir sur ce mur une majorité de responsables politiques de droite, des journalistes critiques par rapport aux juges, des personnalités jugées mal pensantes. Un petit commentaire au bas du mur de photos explique que, si on veut rajouter la photo d'un con, il faut d'abord vérifier si, par hasard, elle n'est pas déjà placardée sur le mur. Toutes ces photos jaunissent sur le mur d'un local syndical qui n'est pas ouvert au public. Et depuis une semaine le SM est torturé!
Un "invité" a donc profité de sa présence pour filmer tout ça clandestinement et transmettre la vidéo à "Atlantico", un site d'information classé à droite et par ailleurs souvent très intéressant.
Avertissement gratuit envoyé aux pompiers, policiers, médecins du SAMU, chirurgiens, journalistes, avocats, politiques, professeurs, fonctionnaires divers et variés, etc: avec les nouvelles technologies qui se répandent, évitez désormais systématiquement de faire entrer des personnes étrangères à vos services car, si dans une vestiaire, on trouve une photo ou un commentaire déplacés, ça peut provoquer une sacrée polémique pendant une bonne semaine...
On ne s'attardera pas sur la mentalité de l'inconnu qui, invité dans un local privé, se dépêche de tourner des images qui, hors contexte, vont se retourner contre ceux qui ont eu le malheur de le laisser entrer sans se méfier. Certains disent que c'est un journaliste...
Brice Hortefeux, l'ancien ministre de l'intérieur condamné pour des propos racistes, figure sur ce "mur des cons". Il se sent bien sûr particulièrement outragé et assure qu'il va porter plainte. Pour une injure non publique, le tarif c'est 36 euros d'amende.
Même la ministre de la justice Christiane Taubira se sent obligée de dire que c'est un scandale. J'ose à peine avouer que les blagues de mauvais goût, surtout quand elles sont prononcées par un magistrat qui se lâche en privé, me font parfois rire. C'est vraiment grave, docteur?
Didier Specq
23:22 Publié dans Justice, Politique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Drame de la société de dénonciation... Mais ne reproche t on pas aux anciens salariés de la société qui fabriquait les prothèses PIP de ne pas l'avoir fait ? Les faits n'ont bien sûr pas la même gravité, mais chacun est juge de se qui mérite d'être dénoncé. Il n'en reste pas moins que la nécessité de dénoncer par voie de presse ne me saute pas aux yeux.
Mais je ne résiste pas à l'envie de citer Gustave Parking à M. Hortefeux : "Il vaut mieux parfois la fermer et passer pour un con que l'ouvrir et ne laisser aucun doute sur le sujet".
Écrit par : Janus | 28/04/2013
"Finalement, les magistrats sont des êtres humains comme les autres..."
Aucun justiciable n'en doutait.
Il serait appréciable que l'ensemble des magistrats s'en rendent également compte et qu'ils arrêtent de considérer leurs décisions de justice comme infaillibles et indiscutables.
Écrit par : Bonsensenaction | 30/04/2013
Cher Bonsensenaction,
Les décisions des magistrats sont la plupart du temps collectives. A trois, par exemple, dans une chambre correctionnelle "normale". Par ailleurs, il y a un procureur et un avocat qui ont des avis différents et le disent. Ensuite, on peut faire appel, cassation, s'adresser aux juridictions européennes. Je ne dis pas bien sûr que les décisions des magistrats sont toujours extraordinaires, jamais critiquables, parfaites. Mais, en tous cas, ces décisions ne sont pas infaillibles et indiscutables.
DS
Écrit par : didier specq | 30/04/2013
Le plus grave dans l'affaire, ce sont les mauvaises manières du cretin d'Atlantico qui photographie en douce le mur pour se gagner de la gloire qu'il est incapable d'acquerir par sa plume ou son clavier.
Chacun a son truc pour se remonter le moral , ecouter Paco Ibanez, regarder "les parapluies de Cherbourg" ou "Casablanca" pour la 100e fois. De temps en temps, je reprends mes vieux numéros de " Combat " qui tombent peu à peu en lambeaux. Ces gens là savaient ecrire et publier un journal eblouissant dont on se souvient 50 ans après grâce à un prof de français en Seconde.
Et jamais de ces informations de caniveau qui font rire jaune. Chacun a son mur des cons, même virtuel. Et avec Atlantico, on a collé un nouveau nom dessus .
Écrit par : prozac pétrifié | 02/05/2013
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