14/06/2013

Peut-on espionner ses proches?

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Selon l'accusation, le suspect filmait ses proches dans leur chambre à coucher ou la salle de bains.



André X., un Tourquennois âgé de 47 ans, vient d’être interpellé pour des « atteintes à l’intimité de la vie privée par fixation ou transmission de l’image d’une personne » Des menaces de mort supposées complètent le tableau.

On apprend, hier soir en comparution immédiate, qu’il s’agit de caméras qui étaient implantées à différents endroits de sa maison. Les ébats sexuels de proches ont été filmés apparemment dans leur chambre. De même que leur passage dans la salle de bains. Quatre victimes -des proches, fils, filles et leurs fiancés- étaient hier assises sur le banc des parties civiles. « Vous êtes décrit par certains de vos proches comme un obsédé sexuel » explique la présidente Nourith Reliquet.

« Pas du tout ! C’est parce qu’ils me volent, tout, tout, tout » objecte le prévenu. L’employé municipal au dessus de tout soupçon a tout de même été condamné dans le passé à 12 ans pour viol et, curieusement, a été dispensé de l’inscription au casier judiciaire B2. « C’était un viol mais pas avec le sexe, avec un fusil à pompe » croit pouvoir corriger le prévenu.

Outre des condamnations antérieures pour escroquerie, vol avec violences et menaces, on lui reproche également, dans le dossier d’hier, des menaces de mort : « Je ne dis pas non, mais je ne me souviens pas » assure-t-il.

Bien sûr, le prévenu ne semble pas, mentalement parlant, être dans son assiette. Un expert parle de « troubles qui peuvent abolir son discernement ». La présidente ordonnera une nouvelle expertise pour avoir une réponse plus précise. Tout cela tombe bien puisque le prévenu, qui nie l’essentiel, ne veut pas être jugé tout de suite. « Laissez moi, puisque je ne peux plus revivre avec ma femme, reprendre mes quatre chats et mes quatre chiens » demande le prévenu.

La procureure Mathilde Defretin requiert l’incarcération tandis que Me Hélène Vatinel, alors que son client s’écroule évanoui dans le box, remarque : « Il ne supportera pas la prison puisqu’il ne peut écouter la plaidoirie de son avocate sans faire un malaise ». Le prévenu est toutefois envoyé en détention provisoire.

Didier Specq

13:40 Publié dans Justice | Lien permanent | Commentaires (0)

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