Péripéties judiciaires

Bac

Tribunal de Lille

Le 10 juin, en fin d’après-midi, deux Roubaisiens sont interpellés à Villeneuve d’Ascq aux alentours de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Ce jour-là, en passant au dessus des clôtures d’une maison particulière, les deux jeunes gens, 19 et 20 ans, s’attaquent à une maison avec un pied de biche. Ils cassent une porte et une vitre. Ils fouillent la maison. Mais un riverain, ayant aperçu les deux maraudeurs, alertent la police. Du premier étage, les deux cambrioleurs voient arriver les policiers et tentent la fuite par les jardins en abandonnant une partie de leur butin. Les enquêteurs vont retrouver également au sol deux paires de chaussettes qui, utilisées comme gants, étaient destinées à camoufler d’éventuelles empreintes.
Les deux interpellés deviennent deux gardés à vue qui avouent tout dans les locaux du commissariat de Villeneuve. Hier, Nory B. et Fahim Y., dotés tous deux d’un casier judiciaire vierge, affirment « regretter ». Nory B : « Quand on voit les copains, tout ça, qui ont de l’argent et qui s’amusent… » Fahim Y., venu dans sa voiture sur place, continue : « On n’a pas d’argent, on peut rien faire, même pas un cinéma avec une copine ». Nory B. soupire : « On devait passer l’oral du bac aujourd’hui ».
Le procureur Christophe Amunzateguy en fait un argument de réquisitoire : « Les pédagogues et les psychologues conseillent toujours aux jeunes gens, à la veille de passer le bac, d’arrêter un jour avant toutes les révisions et de se relaxer. Il faut arrêter tout mais on doit conseiller aussi maintenant de ne pas commettre des infractions ou des délits ! » Le président Thierry Fourdrignier ironise : « Sinon, c’est vrai, le tribunal pourrait fournir un mot d’excuse aux examinateurs ». Le procureur, tout en soulignant que les cambriolages peuvent être lourdement punis, se contente de requérir 8 mois de sursis.
En défense, Me Gaëlle Moquet trouve que c’est trop : « Ce ne sont pas du tout des professionnels, ils ont déjà été impliqués apparemment dans des histoires mais ils n’ont jamais été condamnés ; ils vont se réinsérer, on ne les verra plus ».
Les deux cambrioleurs bacheliers sont condamnés à 4 mois de prison avec sursis.

Didier Specq