18/06/2013

Quand l'agression affiche un parfum de racisme...

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Difficile finalement de traiter d'une agression sans doute raciste en comparution immédiate.

En comparution immédiate, lorsqu'une agression n'a pas entraîné de jours d'immobilisation (ITT) attestés par la médecine légale, "on n'a droit" qu'à une circonstance aggravante. Dans l'histoire décrite ci-dessous, les magistrats sont obligés d'ajouter comme circonstance aggravante "en réunion" puisqu'un majeur et un mineur sont les auteurs de l'agression. Impossible alors pour le parquet d'ajouter que l'agression a peut-être été commise "en raison de la race (réelle ou supposée)" de la victime.

Récemment, toujours à Lille, lors de l'agression sans ITT devant un bar gay commis par deux skins, on avait ajouter une poursuite spécifique pour des "propos homophobes". Mais, nouveau problème, des propos racistes, sexistes, homophobes (etc) ne peuvent être jugés en comparution immédiate. Tout a donc été renvoyé devant une chambre correctionnelle normale.

C'est le 14 juin, vers 2 h 25, qu'une patrouille se rend rapidement rue de la Clé à Lille : un jeune homme, qui s’est réfugié chez un voisin, vient d’être agressé chez lui par deux inconnus.

Ces derniers, déçus de ne pouvoir retirer assez d’argent après avoir extorqué le code confidentiel de la carte bleue, se sont vengés prenant plus d’une heure contre l’étudiant : appartement mis à sac, télés cassés, cordes de la guitare coupées, coups, médicaments ingérés de force, interphone arraché, etc. "Les agresseurs étaient de race africaine" note la présidente Nourith Reliquet. Une précision qui n’est pas sans importance puisque les vexations étaient opérées sur ce thème. La victime est recouverte par exemple de liquide de nettoyage pendant que les agresseurs lui lançaient: "Les blancs, ça pue".

Sur les murs du modeste appartement, des inscriptions à la bombe : " Nike les blancs", "Black Power revient"...

La patrouille circule alors en ville avec l’étudiant afin de tenter de repérer les agresseurs. Un mineur est interpellé dans le Parc Matisse. Par recoupements, le majeur est arrêté un peu plus tard : Thierno Barry, 20 ans, jamais condamné, se retrouvait hier dans le box. Le prévenu avoue alors qu’il avait commencé par nier en garde à vue.

Dans le box, le prévenu a tendance à tout rejeter sur le mineur âgé de 15 ans. Facile ? Sans doute mais, selon la victime, c’est effectivement le plus jeune qui était de loin le plus agressif.
La procureure Lacoste ne mâche pas ses mots : "On aurait pu poursuivre sur la base d’une agression du fait de la race de la victime. Le mineur dit qu’ils avaient envie de dépouiller un blanc".

Le prévenu déclare : "l’agression n’était pas spécialement contre la victime mais elle s’explique par mon passé". L’agresseur aurait arrêté ses études à cause de propos racistes tenus à son encontre dans un lycée privé de Lille. Une agression ratée contre une jeune femme, le 3 juin dernier, n’améliore guère le tableau.

En défense, Me Blandine Lejeune tente d’éviter le pire : "C’est surtout un jeune homme paumé qui a trop de fierté pour avouer à son père qu’il se retrouve à la rue sans ressources". Jugement : 15 mois de prison dont 8 avec sursis plus mandat de dépôt.

Didier Specq

Commentaires

Apres ca, SOS racisme nous dira encore que le racisme anti-blanc n'existe pas...

Écrit par : Jean Pierre | 19/06/2013

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