10/07/2013

DSK: le retour en grâce d'une "victime"...

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Ce qu'il y a de bien avec une instruction judiciaire, c'est que c'est long.

L'eau coule inexorablement sous les ponts et, alors que Dominique Strauss-Kahn vient d'accorder une interview à CNN, on mesure tout le chemin parcouru par l'ex-dirigeant du FMI au cours de la longue instruction opérée à Lille.

Rappelons tout de même qu'au commencement, dans cette affaire de "proxénétisme en bande organisée"; un groupe d'investigation secret est organisé à la police judiciaire de Lille. Des policiers ne font que ça et n'en parlent pas à l'extérieur de leur groupe: ils enquêtent sur les étranges relations qui lient des prostituées opérant plutôt en Belgique, un patron de bars belges, un ou deux policiers de haut-niveau, des chefs d'entreprise, des responsables d'hôtels lillois. Et, bien sûr, il y a en ligne de mire DSK qui est impliqué par ailleurs dans l'affaire du Sofitel à New-York.

Trois juges d'instruction sont mis sur l'affaire alors qu'on se doute bien, depuis le départ, que ce dossier ne sera jamais renvoyé devant un cours d'assises.

DSK est donc mis en examen. Lors de sa garde à vue, dans une caserne de gendarmerie de Lille, les trois juges sortent de la tour du Palais de Justice de Lille et viennent voir la bête, pardon DSK, sur place, dans sa cellule temporaire. Il est vrai qu'une bonne centaine de journalistes campent à la porte de la vieille caserne.

Et puis finalement, côté DSK, un ou deux ans plus tard, la montagne accouche d'une souris: malgré d'énormes efforts, rien ne semble indiquer que DSK ait pu organiser ou aider un système visant à exploiter des prostituées. A tel point que le Frédéric Fèvre, le procureur de Lille, demande un non-lieu. On ne sait pas encore si les trois juges passeront outre et renverront tout de même devant une chambre correctionnelle celui qui fut annoncé, durant de longs mois, comme probable président de la République.

Mais, au fond, peu importe. L'interview à CCN montre bien l'image que veut se donner, à tort ou à raison, DSK: c'est une victime.

On se souvient que, lors d'un entretien avec Claire Chazal, l'ex-patron du FMI avait admis une "faute morale". On n'en saura d'ailleurs jamais plus sur ce qui s'est réellement passé, selon DSK, dans cette chambre du Sofitel.

Sur CNN, changement de ton de DSK: "Vous êtes exposé au monde entier comme un criminel, à un moment où personne ne sait ce qui est vrai, ce qui est faux" tonne l'ex-patron du FMI à propos de son arrestation et de son incarcération à New-York. DSK n'écarte d'ailleurs pas l'hypothèse d'un complot. On est bien loin de l'aveu d'une "faute morale".

Inutile de dire que, comme dans l'affaire du Sofitel, DSK peut tout aussi bien prétendre au rôle de victime dans l'affaire lilloise dite du Carlton. Il semble bien que ce dossier, avec tant d'efforts pour d'aussi maigres résultats concernant DSK, se prête particulièrement bien à la victimisation de l'ex-leader socialiste. C'est d'ailleurs à se demander si, tactiquement, DSK n'aurait pas intérêt à ne pas obtenir son non-lieu et à vraiment venir s'expliquer à Lille en audience publique! Qui vivra verra.

Didier Specq

Commentaires

DSK est définitivement grillé par sa propre stupidité et sa voracité sexuelle. Maintenant, on rit de voir ses arguments; Comment ce Casanova du FMI, vulgaire et insatiable, expert en coucheries, peut il pretendre être incapable de reconnaître que les filles qu'on lui jetait dans les bras, etaient des prostituées ? Il lui faut pretendre que c'etaient des call girls de haut vol sinon il derogerait..

Écrit par : prozac pétrifié | 28/07/2013

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