06/06/2013

Deux enfoirés et trois dealers relaxés

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Du jamais vu à Lille! Trois présumés dealers libérés parce que des policiers n'avaient pas été objectifs.

L'affaire fait grand bruit dans les milieux judiciaires de Lille et encore plus au commissariat de Roubaix. En un mot comme en cent, dans la nuit du 2 juin, aux alentours de la rue de l'Alma à Roubaix, trois personnes sont repérées par une patrouille. Un acheteur de stupéfiants, âgé de 42 ans, et deux dealers qui viennent de lui en revendre. Ces trois protagonistes affichent tous au casier une quinzaine de condamnations.

L'affaire passe mardi soir en comparution immédiate devant la présidente Alexa Fricot. Il existe des aveux de l'acheteur et d'un des dealers, cinquante grammes de cocaïne ont été saisis dans le congélateur du troisième homme qui nie tout, on a trouvé également pas mal d'argent en petites coupures.

Problème: Me Stéphane Bulteau, l'avocat talentueux du troisième homme qui nie, va dynamiter la procédure. D'abord, comme ça arrive bizarrement souvent, les scellés contenant les stupéfiants ont été détruits avant que l'affaire soit jugée. Me Bulteau tempête: il aurait bien demandé une contre-expertise, il reste dubitatif devant les assertions des policiers qui assurent qu'il n'y avait pas de traces d'ADN ou d'empreintes.

Mais, surtout, après avoir aligné des zones d'ombre dans le dossier, Me Bulteau tombe sur un procès-verbal, en début de procédure, où le rédacteur qualifie d'enfoirés les deux dealers présumés. Pour l'avocat, la démonstration est faite: on va à tout prix se payer les enfoirés.

Surprise, sur le siège, directement, la présidente relaxe, tout de suite après la plaidoirie, les trois jeunes gens qui échappent aux peines de prison ferme réclamées par la procureure.

Quant à la présidente Fricot, elle ajoute que cette libération immédiate des trois prévenus s'effectue "à cause de l'évident manque d'objectivité dès le PV numéro 8. Celui où les policiers parlent d'enfoirés...

Hier soir, on apprenait que le procureur de Lille faisait appel de ce jugement relaxant.

D.S.

00:08 Publié dans Justice, police | Lien permanent | Commentaires (0)

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