Péripéties judiciaires

Les magistrats viennent de vivre des moments historiques puisque jamais, depuis la nuit des temps, une mobilisation n'a été aussi forte chez eux. Vendredi, à Lille, il n'y avait aucune comparution immédiate à juger, ce qui n'arrive jamais ou presque. A croire que même les délinquants sont solidaires (ne soyons pas naïfs, il y avait beaucoup de gens devant les juges de la détention et de la liberté et beaucoup d'autres renvoyés devant les juges dans des convocations par procès-verbal). Or, on est en train d'oublier que Michel Mercier est ministre de la justice. Mais que fait-il? A dire vrai, si l'on cherche bien, on découvre que, jeudi, Michel Mercier était à Layrac, charmante localité rurale située près d'Agen. Il y discutait avec les élus locaux de la future implantation d'un centre de formation de l'administration pénitentiaire. Il a même rencontré des magistrats à Agen dans l'après-midi. Il leur a dit que "les magistrats n'étaient pas laxistes". Pour le reste, il semble avoir éludé. Et après? Rien ou pas grand-chose. Lundi prochain, si l'on a bien compris le ministère, Michel Mercier aura (déjà?) les conclusions de l'enquête administrative sur les dysfonctionnements dans l'affaire du meurtre de la jeune Laetitia. Le ministre, toujours si l'on en croit la chancellerie, va recevoir illico les syndicats des magistrats et les organisations représentatives des personnels d'insertion. "Une large consultation" a dit Nicolas Sarkozy. C'est vague. Didier Specq