20/02/2011

bernard tapie: le retour

2DA6B15CE3FEEE1E2B6115D1843A5.jpg Comme le disait un vieil observateur de la chose judiciaire: "en justice, il n'y a rien qui passe et qui ne rapace". Bernard Tapie revient donc notre actualité judiciaire. Normal, chacun des Français, dans une obscure bisbille bancaire, lui a versé un peu plus de 3 euros pour reconstituer son bas de laine.


Pendant des années, Bernard Tapie a expliqué qu'il avait été victime d'une énorme escroquerie du Crédit Lyonnais. En un mot comme en cent, la banque l'aurait arnaqué lors de la revente de sociétés (notamment Adidas) appartenant à Bernard Tapie quand ce dernier était en déconfiture. Procès, errements judiciaires divers et variés, et, au final, une décision qui, en dernière instance, pourrait être défavorable à Bernard Tapie. C'est alors que, surgi de nulle part, un arbitrage est décidé entre Bernard Tapie et le Consortium de Réalisation qui a été créé pour solder les aventures financières du Crédit Lyonnais. Résultat des courses: l'Etat, c'est à dire nous, verse 220 millions d'euros à Bernard Tapie. 220 millions, c'est 3,3 euros par Français. Finalement, la Cour des Comptes n'est pas du tout contente. Pour les éminents magistrats qui se sont penchés sur cet arbitrage, à partir du moment où l'Etat s'engageait, le ministère des finances devait faire valider sa position par les députés. Mieux, la Cour des Comptes a l'air de penser que ce n'était pas à l'Etat, via le Consortium de Réalisation, de payer les pots cassés de la gestion hasardeuse du Crédit Lyonnais. Charles de Courson, élu du Nouveau Centre dans la Marne, s'est précipité dans la brèche ouverte par la Cour des Comptes. L'élu en question est administrateur à l'EPFR, un organisme public qui, par le biais du Consortium de Réalisation, est chargé de gérer la débandade du Crédit Lyonnais, banque publique faut-il le rappeler. L'affaire va être portée devant le Conseil d'Etat. Adidas, encore du sport... Didier Specq

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