22/02/2011

l'impunité footballistique

Jeudi, des supporters hystériques de Eindhoven, paisible ville hollandaise, ont sévi en plein centre-ville de Lille. Bilan de l'activité policière et judiciaire: strictement rien. Mais que fait Hortefeux? En revanche, côté football féminin, la répression existe.


Il est amusant de constater à quel point l'égalité de traitement n'existe pas entre les délinquants. Et ce, malgré les roulements de tambour qui accompagnent les sorties médiatiques de Brice Hortefeux.

Ainsi, jeudi dernier, en plein centre de Lille, quelques centaines de supporters du club de football d'Eindhoven arrivent "sur secteur", pour reprendre l'expression policière. Tout cela est prévu, suivi, canalisé car on sait bien que certains supporters d'Eindhoven sont particulièrement excités. Il n'y a aucun problème d'anticipation: côté police, tout est surveillé.

Les supporters d'Eindhoven cassent donc quelques vitrines de magasin dans le centre-ville, bousculent, injurient et, bien entendu, se heurtent violemment aux forces de l'ordre. Une quarantaine de supporters ivres, pas nécessairement d'ailleurs ceux qui combattent les policiers, sont interpellés. Cellules de dégrisement, gardes à vue et puis, plus rien. Même pas un petit week-end supplémentaire dans les geôles de la République comme cela arrive souvent aux interpellés du jeudi que l'on ne peut juger en comparutions immédiates samedi puisqu'il n'y a pas d'audience au tribunal.

Non, tout le monde est remis en liberté. Aucune arrestation de hooligans ne tiendrait la route pour être examinée par un juge. Aucune! Les casseurs peuvent casser en toute impunité...

Les esprits chagrins peuvent se "rassurer": en ce qui concerne le football féminin (qui ne rapporte pas beaucoup d'argent), la police a sévi -jeudi aussi!- pour interpeller chez son kiné Rigoberte Mba, venue du Cameroun pour jouer sans papiers et sans salaire dans les équipes françaises depuis 2007.

Didier Specq

Commentaires

Vous comparez deux faits incomparables. Vous savez bien que pour traduire quelqu'un en justice, il faut avoir des preuves. Et en matière d'ordre public, il est très difficile de prouver l'implication d'une personne précise sur un fait précis...

Écrit par : jackydurand | 24/02/2011

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