19/03/2011

couper les poils en quatre

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C'était un policier un peu obsessionnel côté épilation. Il fréquentait intensément les salons de beauté et les esthéticiennes. Il utilisait aussi beaucoup les fichiers de police.


Disons le tout de suite: ce brigadier-chef de la police aux frontières (PAF) de Lesquin s'est trouvé en congé maladie pendant trois ans avant les faits et, après l'enquête diligenté par le procureur en 2009 et 2010, il se trouve à nouveau inactif. Détail: la PAF a désactivé son badge afin de lui interdire l'accès aux fichiers.

Jugé mercredi dernier devant la présidente Nourith Reliquet au tribunal de Lille, Gonzague X. admet plus ou moins les faits. C'est une esthéticienne de Lille qui a porté plainte pour des harcèlements variés et des appels malveillants. Une plainte déposée, par précaution, directement auprès du procureur de Lille.

En réalité, le policier se dit atteint de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Certains vérifient cent fois s'ils ont fermé le gaz; lui assure se passionner au delà du raisonnable pour le fichier des infractions constatées (STIC) et le fichier national des automobiles (FNA). Le STIC, utilisable par les forces de l'ordre uniquement pour des raisons policières, est particulièrement vaste et flou puisqu'il rassemble, de façon informatique et automatisé, des renseignements sur les suspects, les victimes, voire les témoins! Quant au FNA, il réunit tout ce qui concerne immatriculations et propriétaires passés et présents des automobiles. Les deux, c'est de la bombe...


Cette affaire jugée mercredi (voir nord-éclair de jeudi) jette une lumière crue sur la confidentialité toute relative du STIC et du FNA: le policier s'en servait pour obtenir des renseignements sur l'esthéticienne, sa soeur, ses parents, son employée et demander des réductions en autres sur les dizaines d'épilations intégrales qu'il affectionnait. "C'est vrai, je suis envahissant" a-t-il admis. Inquiétantes également les réflexions de la présidente Reliquet qui souligne que d'autres victimes, par crainte, n'ont pas déposé de plainte.

Le procureur Franck Charon avait requis 18 mois de sursis et, après la plaidoirie de Me Gilles Maton qui ne s'est pas laissé emprisonner dans la logique du parquet, 6 mois sont tombés. Il n'empêche que...

Didier Specq

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