Péripéties judiciaires

En France, généralement, dans les milieux de communication, on dit que ça serait bien de mettre des caméras dans les salles d'audience. On étudie ça, il y a des résistances... Aux USA, on voit comment ça marche: dans les gros coups, comme DSK, on fait tout de suite des gros plans pour bien montrer à quel point DSK est perdu, mal rasé, sent probablement pas bon... Très précis le plan où l'on voit DSK qui comprend que sa dernière demande est rejetée et qu'il bascule vers la prison. J'imagine ce que ça pourrait donner avec des suspects moins respectables. La justice française est mieux.

Dans l'audience de lundi à New-York, qui correspond grosso modo à un passage devant le juge de la détention et de la liberté, je vois, en ce qui concerne DSK, les représentants du procureur annoncer brusquement qu'ils ont dans leur musette une autre affaire similaire du même tonneau. Ils ont l'air de trouver ça normal de ne donner aucune précision de plus. J'imagine les hurlements que ça provoquerait en France, surtout pour un suspect qui nie et qui affiche un casier judiciaire vierge. Là aussi, la justice française est mieux.

Enfin, la juge ne fait même pas semblant de délibérer. Elle donne sa décision tout de suite, vite fait sur le gaz. Alors que c'est la première fois que DSK rencontre un juge indépendant. Là-aussi, la justice française est mieux, d'autant que, dans une affaire équivalente, le suspect aurait déjà rencontré en France le juge d'instruction qui l'aurait mis en examen.

Didier Specq