Péripéties judiciaires

A voir certains commentaires télévisuels on pourrait le penser. Unanimité pour mimer la surprise quand DSK est mis brutalement en cause par la justice américaine; unanimité ensuite pour s'offusquer du traitement réservé à la victime et aux femmes quand le débat effectue une embardée vers le féminisme; unanimité enfin pour dire aujourd'hui qu'il ne reste rien de l'accusation à partir du moment où la femme de ménage n'est plus crédible. Bref, il ne s'est plus rien passé dans cette chambre, rien d'illégal en tous cas.
On n'attend plus que le retour en France de DSK et sa participation, qu'on imagine triomphale, aux primaires socialistes.

A la décharge des commentateurs habituels des plateaux télé, il est exact que la justice américaine permet ces virages à 180°. C'est vrai que le système judiciaire français a parfois du charme: jamais un homme politique de premier plan n'aurait été mis en cause à ce point. En France, il ne se serait probablement rien passé: la victime aurait été sans doute auditionnée et une enquête préliminaire se serait lentement enlisée faute d'éléments matériels suffisamment incontournables.

D.S.