Péripéties judiciaires

Très souvent, les avocats, en correctionnelle, sont confrontés à des procès-verbaux considérés comme des paroles d'évangiles. On note pourtant parfois l'étrange vocabulaire administratif employé par des gardés à vue s'exprimant dans un français plus que courant. On scrute des contradictions. On s'étonne de témoignages policiers strictement identiques. On est surpris par des gardés à vue qui ne veulent pas être assistés par des avocats de permanence. On s'interroge quand des propos de suspects attestés dans les procès-verbaux sont vivement contestés par les intéressés qui affirment avoir signé sans avoir vraiment avoir lu. Et puis l'avocat soupire même s'il n'en pense pas moins... Le procès-verbal signé par un policier ou un gendarme reste sacré.

De temps en temps arrive une affaire qui trouble un peu la sérénité du procès-verbal sacré. Tel ce dossier, révélé par Nord-Eclair, où plusieurs policiers roubaisiens sont mis en examen pour des procès-verbaux trafiqués. Le dossier n'est pas encore jugé, la présomption d'innocence s'impose et ce n'est pas l'affaire du siècle. Simplement l'indice que, quelquefois, de petits arrangements avec la vérité peuvent être signés par des policiers assermentés. Un argument de plaidoirie efficace! Un rêve d'avocat!

Didier Specq