Péripéties judiciaires

Olivier Mazerolle, ce matin sur BFM, explique que François Hollande avait "l'air un peu perdu" sur la question des centres de rétention. On se demande plutôt su ce n'est pas Olivier Mazerolle qui est un peu perdu.

D'abord, dans sa lettre à "France-Terre d'Asile", François Hollande ne dit pas du tout, comme le laissait entendre Nicolas Sarkozy, qu'il allait supprimer les centres de rétention. Le candidat socialiste parlait d'éviter la rétention administrative aux enfants et de s'arranger également pour que la mise en rétention reste, en plein accord avec les directives européennes, l'exception.

D'abord, les demandeurs d'asile ne vont pas en centre de rétention. Pendant l'instruction de leur demande, on ne les enferme pas! C'est après, si leur demande est refusée et s'ils se maintiennent illégalement sur le territoire français, qu'ils peuvent être éventuellement "retenus" administrativement.

En ce qui concerne les étrangers en séjour irrégulier, la justice peut bien sûr estimer que l'étranger en question ne cherche pas à fuir et, simplement, l'assigner à résidence. Parce que cet étranger présente des papiers et des documents probants, parce que des recours sont en cours d'examen, parce qu'il montre tout simplement des documents prouvant qu'il cherche une autre destination, etc.

Les propos de François Hollande n'avaient donc rien d'extraordinaire et rien de bien nouveau... Des propos qui, d'ailleurs, ne sont pas du tout contradictoires avec la pratique actuelle de la police et de la justice. Bref, une polémique qui ne recouvre aucune réalité tangible.

Didier Specq