Péripéties judiciaires

Sous la plume de la plupart des commentateurs, on lit que la rupture de François Hollande avec Valérie Trierweiler n'a pas été un modèle d'élégance. Même si ces mêmes commentateurs admettent que le livre-réponse de Valérie Trierweiler n'est pas très élégant non plus, l'ex-première dame de France répudiée aurait quelques excuses tout de même à écrire une oeuvre assassine.

Ainsi va le monde... L'indépendance de la femme progresse en même temps que l'égalité des sexes mais une femme -pas mariée, pas pacsée et qui n'a pas d'enfant avec François Hollande- peut toujours estimer publiquement qu'elle a été "larguée" de façon anormale. François Hollande ne l'aime plus, il en aime une autre. Quoi de plus normal quand, même en cas de mariage, la notion de faute disparaît peu à peu? Il faut croire que les vieux réflexes subsistent puisque, même en cas de rupture sans aucun engagement préalable, le fautif serait François Hollande.

On sait par ailleurs que Valérie Trierweiler a demandé et obtenu de François Hollande des dédommagements financiers dont le montant n'est pas connu.

Son livre sort quelques mois plus tard et apparaît comme un tissu d'anecdotes invérifiables et de propos tenus en privé dans un contexte ignoré. Certes c'est croustillant. Mais qu'on nous permette de dire que, théoriquement, on ne peut pas tout se permettre. Certes, rien ne se produira probablement côté justice. Valérie Trierweiler n'impute aucun délit à François Hollande qui pourrait provoquer une plainte en diffamation. Pas d'injures non plus. Un simple flot d'assertions cruelles qui relèvent toutes de la vie privée de François Hollande et de ses proches.

Le succès de ce livre est assuré, les tribunaux ne seront sûrement pas saisis. Cependant, il n'est pas du tout sûr, dans les jeunes générations, que cet ouvrage donne une image rassurante de la femme "moderne".

Didier Specq