06/02/2011

correctionnaliser, jouer avec la réalité...

hotels-de-ville-cambrai-france-1099881523-1292080.jpg
Un commerçant qui se prend un coup de couteau lors d'un braquage d'un grand classicisme. Les assises comme l'exige le code pénal? Pas du tout, pas du tout...


Quatre cents personnes ont défilé samedi à Cambrai. Un petit braquage minable, trois agresseurs, une lame de couteau et un commerçant de 65 ans qui meurt. La victime est un bijoutier bien connu localement, quatre cents personnes extériorisent donc légitimement leur émotion, sous-préfet en tête...

Parlons justice concrète. Le problème, c'est que, si la lame du couteau n'avait pas atteint un organe vital, l'affaire serait probablement passée en comparution immédiate entre l'habituel récidiviste de la conduite sans permis et celui qui a collé une fois des plus des coups à sa concubine. Ajoutons, afin de parfaire le tableau, que les deux récidivistes auraient probablement écopé plus que les agresseurs. Surtout si ces derniers en étaient à leur coup d'essai.

C'est la justice actuelle. D'abord on triche, puisque de toutes façons les cours d'assises sont surchargées, avec les vols à main armée (assises) qui deviennent des vols avec violences (délits) d'un coup de baguette magique.

Ensuite on surestime la récidive surtout quand elle est boostée par les priorités pénales actuelles (délits routiers, violences conjugales). Résultat des courses: le récidiviste de la conduite sans permis qui n'a jamais blessé personne va se retrouver en prison quand le braqueur sans casier notable va s'en sortir éventuellement avec un sursis avec mise à l'épreuve.

Didier Specq

Les commentaires sont fermés.