21/04/2011

Pas de mou dans le barreau

images.jpegEt si on disait du bien des gens? Par exemple des avocats, des magistrats et des policiers. Par exemple à propos de la décision récente de la Cour de Cassation concernant les gardes à vue.


On sait désormais à peu près tout sur cette décision extraordinaire de la Cour de Cassation qui consiste à appliquer directement les arrêts de la cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en ce qui concerne les gardes à vue.

Soyons clairs: la présence à rallonges des avocats en garde à vue pour les personnes désargentées (première audition, interrogatoires, confrontation, etc) obligent ces derniers à des contorsions très acrobatiques côté finances. Car, ne pas dormir pendant deux ou trois jours pour quelques dizaines d'euros, ce n'est guère rentable.

Quelques barreaux en France se sont d'ailleurs mis en grève à ce propos (des petits barreaux à l'exception des avocats de Seine-Saint-Denis). Concernant cette présence durant les gardes à vue, la plupart des avocats s'en tiennent à la position suivante: assurer par leur présence effective la mise en oeuvre de cette avancée démocratique; revendiquer par ailleurs (par exemple le 4 mai prochain) l'augmentation de l'aide légale.

Cette position courageuse doit être rapprocher de l'attitude générale des magistrats qui, depuis quelques années, se mobilisent pour des raisons non corporatistes. Même remarque pour les policiers qui appliquent dans les faits la convention européenne alors que la présence des avocats dans les gardes à vue constitue une véritable révolution avec beaucoup de conséquences compliquées. C'est sympa de dire du bien des gens, non?

Didier Specq

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