30/04/2011

Charles Pasqua, le retour...

images.jpegAvouons-le: nous n'avons jamais cru que Charles Pasqua puisse être coupable. La Cour d'Appel de Paris vient de confirmer notre intuition en des termes plus juridiques.


Comment cet homme, un mélange détonnant d'Hardy (le copain de Laurel) et de Fernandel dans un corps voué à la politique, aurait-il pu être coupable?

Les premiers juges avaient condamné Charles Pasqua à un an de prison ferme assorti de deux années de sursis. Le procureur, en appel, demandait trois ans de sursis. La Cour d'Appel de Paris innocente Charles Pasqua parce que, loin de recevoir des fonds douteux, ce dernier avait une "absence totale de connaissance des modes de financement de son parti politique" (1,5 million de francs versés à l'époque). Il faut le faire quand même quand on a été aussi longtemps aux premiers postes des mouvements politiques gaullistes.

De toutes façons, dans l'affaire Falcone (dont l'instruction remonte à 2005), il n'y a pas de trafic d'armes puisque les principaux protagonistes agissaient en tant que mandataires officiels d'un gouvernement reconnu, celui de l'Angola. Certes, ces mis en examen et le gouvernement angolais ont été incapables d'apporter une preuve écrite concernant ce trafic d'armes présumé officiel. Mais ils le disent et donc on doit les croire. Le mandat du gouvernement angolais est, selon la Cour, "incontestable".

Reste donc, dans cette ambiance très relaxe, quelques petits abus de biens sociaux (qui ne concerne pas Charles Pasqua) pour certains responsables. Péchés véniels, on en conviendra, pour un marché d'équipements militaires portant sur 790 millions de dollars.

Mais l'essentiel est bien là: celui qui, avec un accent extraordinaire, a bercé toute notre enfance de ses réparties habiles (pour lui) et de ses remarques assassines (pour les autres), est définitivement innocent.

Didier Specq

Les commentaires sont fermés.