07/06/2011

la révolution américaine

revo americaine.jpegL'image de ce lundi, c'est sans doute celle de ces femmes de chambre qui manifestent à New-York. L'ex-futur candidat probable du parti socialiste face à une manifestation ouvrière! Quelle inversion des symboles!


Toute la presse attendait lundi qu'il se passe quelque chose dans la salle du tribunal. Il ne s'est rien passé, à part que DSK continue à dire qu'il n'est pas coupable. Les avocats de DSK laissent entendre dorénavant de façon assez explicite que le rapport sexuel aurait pu être consenti.

Déjà, même si l'on écoute la défense de DSK, le sérieux de ce dernier en prend un coup: ainsi, cet homme qui dirige le FMI et s'apprêtait à se porter candidat à la présidence en France a besoin, entre la poire et le fromage, d'une relation sexuelle rapide avec une femme de chambre qui serait consentante. On est prié de croire, sans doute, que son argent et sa puissance ne jouent aucun rôle dans cette relation qui serait consentie. Prodigieuse inversion des signes: qui est à gauche là-dedans? comment un homme d'une telle envergure présumée peut-il se mettre dans une histoire pareille?

Il est probable qu'en France rien, ou presque, ne se serait passé pour une agression sexuelle pas très évidente au départ commise par un dignitaire dans un hôtel de luxe. En tous cas, la police scientifique ne débarquerait sûrement pas dans le quart d'heure qui suit l'alerte et le dignitaire soupçonné ne serait sûrement pas retenu dans son avion. Rappelons qu'en France un procureur dépend directement du pouvoir politique et aurait alerté immédiatement le ministère pour informer et recevoir des instructions. Rappelons qu'à New-York, le procureur est élu. Là-aussi quelle inversion des rôles par rapport à la justice française.

Certes, la justice américaine n'est pas parfaite. Mais, les idéaux de la révolution américaine semblent toujours actifs. Ainsi, on verra bientôt des jurés qui décideront, seuls, de la culpabilité ou non de DSK. C'est ce qui se passait, avant-guerre, en France quand les jurés délibéraient seuls sur la culpabilité. Très souvent, d'ailleurs, ils en profitaient pour acquitter -dans les procès pour avortement par exemple puisque c'était un crime avant-guerre- alors que l'accusée était évidemment coupable. C'est la maréchal Pétain, pour les surveiller mieux, qui a introduit les trois juges professionnels dans le jury d'assises.

Aux USA, on fait encore totalement confiance au peuple pour juger les crimes. Là encore, quelle inversion des symboles!

Didier Specq

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