08/06/2011
Les Américains sont agaçants
Il n'est pas question ici bien sûr de dire que la justice des USA est parfaite, loin de là. Mais le système américain pose des questions gênantes à la justice française.
D'abord, en France, il n'est pas sûr du tout que l'affaire DSK aurait existé. Nous sommes en effet dans le domaine d'une agression sexuelle supposée et difficilement prouvable. Le suspect est en outre un dignitaire politique. L'affaire DSK existe aux USA parce que les services du procureur de New-York et la police scientifique locale sont capables, dans les minutes qui suivent l'alerte donnée par la direction de l'hôtel, de débarquer dans la chambre 2806. Ils sont en capacité immédiate de découper la moquette, rechercher les traces d'ADN, examiner le moindre désordre dans la chambre, interroger les témoins nécessairement indirects et bloquer le suspect en partance.
En France, un procureur, comme c'est son devoir, aurait d'abord alerté le procureur général et la chancellerie. Dans l'état de New-York, un procureur est élu et doit rendre des comptes aux organisations féministes, par exemple, sur son temps de réponse dans des cas litigieux comme celui de la femme de chambre.
En France, on va préférer baratiner sur le pourcentage de viols poursuivis par rapport aux viols restés inconnus. On se demande d'ailleurs comment on peut chiffrer sérieusement des viols par ailleurs inconnus.
Agaçants aussi ces Américains qui photographient et filment un homme menotté. En France, on préfère menotter systématiquement mais ne pas montrer. On n'hésite pas d'ailleurs en France à photographier aussi les gens embarqués dans un car de police à la sortie d'un palais de justice alors que c'est interdit également par la même loi.
Aux USA, on n'a pas de réticences vis-à-vis des jurés populaires comme dans le pays supposé des droits de l'homme (la France!) où la justice est rendue au nom du peuple français sans le peuple français. Les jurés restent bien sûr présents aux assises en France mais la plupart des "crimes" (au sens juridique du terme comme les viols et les vols à main armée) sont "correctionnalisés" et donc jugés par des magistrats professionnels. Alors que les jurés sont présents à de nombreux stades de la procédure américaine.
On pourrait continuer à lister ces "particularités" de la justice américaine. Ces particularités posent souvent de bonnes questions. Et, déjà, on sait que l'affaire Georges Tron (le maire UMP de Draveil dans l'Essonne et par ailleurs ministre démissionnaire) n'aurait pas existé (en temps cas, la démission) si l'affaire DSK, aux USA, n'avait pas modifié le contexte général du harcèlement sexuel par les puissants.
Didier Specq
08:16 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
C'est tout leur systeme judiciaire qui est agaçant. J'espere qu'on en arrivera pas à ça en France.
Écrit par : musique electronique | 08/06/2011
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