11/10/2011

ambiance relaxante

antonio.jpegMe Antoine Berthe vient d'obtenir la relaxe d'un grand manifestant barbu.


Le mardi 6 septembre dernier, Me Antoine Berthe terminait une plaidoirie pétaradante, devant la chambre correctionnelle présidée par Bernard Lemaire, par une citation de Michel Audiard: "La justice, c'est comme la Vierge Marie, il faut qu'elle se montre de temps en temps, sinon on a des doutes".

L'affaire remontait à une matinée lilloise d'octobre 2010 pendant le mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Une manifestation entre dans la gare de Lille-Flandres et les protestataires occupent pendant une demi-heure les voies. Pas de violences ou de heurts, une manifestation banale parmi tant d'autres.

Mais, Dieu sait pourquoi, les photographies de la police ne dénoncent apparemment qu'une seule personne, un grand barbu qui tient une banderole. Et ce seul militant, qui n'a rien de notable, se retrouve donc, le 6 septembre dernier, devant la justice. On lui oppose une vieille loi qui date des débuts du chemin de fer et interdit l'occupation des rails. Certes, le procureur ne réclame "que" 1000 euros à l'encontre du jeune militant qui travaille comme animateur socio-culturel à mi-temps. Mais la SNCF a calculé le coût de l'immobilisation temporaire de ses trains et annonce 45.000 euros de dommages et intérêts à réclamer à ce seul prévenu!

Me Berthe proteste, tonne, bataille, soulève une palanquée de nullités, assure que la jurisprudence européenne défend la liberté de manifester même en cas de blocage passager (un précédent existe et concerne une opération escargot sur une autoroute) et demande la relaxe de son client. En concluant sur la phrase citée plus haut. Hier, après quelques semaines de réflexion, le président Bernard Lemaire a effectivement annulé la procédure...

Didier Specq

Les commentaires sont fermés.