19/11/2011
la colère d'un avocat
Au début, on avait souri de cet avocat qui voulait lutter contre les fuites. Et pourtant...
Au début, on avait souri. Me Gérald Laporte avait annoncé qu'il se constituait partie civile (pour M., une des prostituées du Carlton) afin de lutter contre les violations du secret de l'instruction concernant sa cliente. Même chose lorsqu'une deuxième prostituée est venue voir Me Laporte pour qu'il l'assiste également.
C'est que les clientes de Me Laporte se retrouvent dans une situation peu confortable: aux yeux de la loi, elles sont incontestablement des parties civiles et, lors du jugement, des victimes; cependant, dans la mesure où elles étaient probablement consentantes, on va leur dénier cette qualité de victimes. Car, bien sûr, alors que la loi considère au fond la prostitution comme un engrenage et lutte contre tous ceux qui l'exploitent et l'aident, on va bien entendu expliquer, du côté des avocats de la défense, que ces jeunes femmes participaient au système. Ce qui n'est d'ailleurs pas tout à fait faux non plus.
Cette position humainement délicate, pour les deux prostituées qui constituent parties civiles pour l'instant, ne s'arrête pas là. Ces femmes sont des témoins gênantes et, à ce titre, elles risquent de subir des pressions. D'autant que l'affaire dite du Carlton est riche d'enjeux très sérieux. Du côté du milieu au sens traditionnel du terme, du côté de l'environnement affairiste, du côté policier, du côté politique dans tous les sens du terme (les manipulations ne sont pas exclues), etc.
Dans ces conditions, il est pour le moins étrange que des médias estiment possible de divulguer des renseignements confidentiels très précis sur la vie privée de ces femmes et de leur entourage. Exemple: l'une des jeunes femmes parties civiles ayant été signalée, à tort ou à raison, comme "musulmane pratiquante", par un site d'infos parisien, des sites islamistes se déchaînent contre elle. Lorsqu'on voit aujourd'hui Me Laporte se démener pour tenter d'imposer le retrait de ces considérations précises sur ses clientes, on comprend mieux les propos initiaux de Me Laporte qui assurait vouloir lutter contre les fuites qui frappent les deux jeunes femmes.
Prochain épisode: un "référé d'heure à heure" prévu pour ce mardi à 14 h. Il s'agit d'exiger le retrait, du site d'un autre quotidien parisien, des détails concernant la vie privée de M. On notera déjà que cette procédure d'extrème urgence, prévue pour vendredi dernier à 10 h, a été reportée... Pas facile, pour le pot de terre, de lutter contre le pot de fer...
Didier Specq
22:28 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
enfin on pose les bonnes questions et il en faut du courage..
Pour quel motif peut on faire paraitre autant de détail sur la vie privée d'une femme " M..... "qui n'est que l'une des témoins et en plus victime de cette affaire pourquoi elle ...et pas les autres femmes...
Plusieurs publications s'acharnent sur une femme désespérément seule .. c'est trop facile..
On a laché les hyènes sur "M...." ...on aurai pu simplement mettre "X" ... c est pas anodin..!!!
Les autres femmes ont des "pseudo" ; des " Jade", "Emmanuelle", "Bea ", "Estelle" ," Sonia "....etc ..
au fait , quelle age ont elles ? combien d'enfants ? ont elles vécues a Lille a Tourcoing a Roubaix ? vont elles a l' église ? qu'ont elles fait a 18ans ?
Seulement pour "M..." on communique meme la 1er lettre de de son nom de famille on communique avec détails !! meme une ancienne adresses...
C est un traitement particulier pour son "voile" ou pour la mettre a terre ...
Écrit par : yankeemike | 20/11/2011
bonjour mr speck,
Lus et relus vos articles et blogs, comme je lis régulièrement ceux de Philippe Bilger. Comme ceux de Eric Dussart. Après tout, la qualité n 'est plus guère existante que sous quelques plumes qu'il faut dénicher...
J'imagine cependant que, pour ce qui concerne l'affaire du Carlton, vous avez scrupuleusement dissimulé quelques cartouches dans l'étui. en d'autres termes, je subodore une détention d'informations tout aussi explosives que celles déjà imprimées....
Mais, surtout, parler des filles de joie permet de ne pas parler des marchés juteux qui animent les après-galipettes de ces Messieurs. Les journalistes sont bien peu curieux des additifs pécuniaires himalayens du Grand Stade !!! et bien d'autres encore......
Ré-écoutez Brassens, bien chère plume....sur les dames de petite vertu.Mais où situez vous la vertu dans ce débat ?
Combien d'arbres vont-ils cacher la forêt ? Pourquoi ne pas mettre votre immense talent au service de la vraie vérité ?
Craignez vous ? le fer est-il trop chaud pour bien repasser la chemise ?
A vous lire,
cordialement,
un lecteur
Écrit par : holopson | 20/11/2011
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