25/11/2011

Eva: une juge chez les écolos

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Avec Eva Joly, les Verts ont peut-être sous-estimé ce qu'est un juge d'instruction. D'autant plus qu'ils en ont adopté deux.

Il semble que ce soit Daniel Cohn-Bendit qui, au départ, a découvert Eva Joly. Elle voulait entrer en politique en France et Dany Cohn-Bendit estimait que l'ex-magistrate était tout à fait à sa place pour figurer en tête de la liste présentée en Ile-de-France pour les élections européennes.

Evidemment, les écolos ne goûtent que médiocrement le fonctionnement quotidien de la justice. A part quelques considérations sur l'indépendance de la justice et la légalisation du cannabis, les propositions d'Europe Ecologie-Les Verts sont plutôt limitées dans ce domaine. Mais la réputation d'Eva Joly dans la lutte contre la corruption, au travers de l'affaire Elf notamment, leur suffisait.

Le film de Claude Chabrol (intitulé "l'ivresse du pouvoir") aurait pu attirer leur attention. Ce film décrit de façon très méchante le travail d'une juge d'instruction qui s'occupe d'une affaire ressemblant comme deux gouttes d'eau au dossier Elf. D'ailleurs, au départ, Eva Joly avait envisagé de poursuivre le cinéaste avant d'abandonner la partie. Mais le film est sans aucun doute exagéré.

Il n'empêche qu'Eva Joly agit tout à fait comme une juge d'instruction: elle poursuit son chemin sans aucun compromis et ne montre qu'un intérêt très limité pour les arrangements politiques. Certains écolos semblent découvrir actuellement la personnalité de leur candidate. Force est de constater qu'elle correspond pourtant tout à fait au portrait type qu'on se fait généralement des juges d'instruction.

Sur un registre un peu différent, Laurence Vichnievski, autre juge d'instruction chargée des affaires financières passée chez les écolos lors des dernières élections, ne bouge pas non plus beaucoup ses convictions au gré des événements.

Ses positions très (trop?) réalistes sur la dette française (en août dernier) et le nucléaire (en octobre) ont d'abord agacé les écolos. La magistrate n'a pas bougé. Or, après les accords passés avec le parti de François Hollande, ses options politiques hétérodoxes sont devenues, sans avoir changé, plus orthodoxes.

Didier Specq

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