10/12/2011
DSK, le complot. Tiens, tiens?
Ainsi donc, l'affaire dite du Carlton (avec l'implication possible de DSK) aurait été connue du gouvernement français.
Ainsi donc, le quotidien Libération, hier et aujourd'hui, relance la polémique autour d'un éventuel complot qui aurait entouré DSK. Autant il est difficile de se construire vraiment une opinion autour de l'affaire du Sofitel à New-York, autant -comme nous l'avons déjà dit sur ce blog- l'affaire dite du Carlton (DSK n'a probablement jamais mis les pieds dans cet hôtel) nous a toujours étonné. Plus précisément, un léger détail nous étonne.
Ce "détail" est le suivant: comment des policiers de très haut niveau peuvent-ils s'imaginer pouvoir fréquenter des prostituées et se rendre avec elles à Paris, New-York, etc, pour y rencontrer DSK sans que jamais les services de renseignements français, ceux des USA, les administrations américaines et françaises qui contrôlent les aéroports, le ministère de l'intérieur (etc, etc) ne soient au courant? Leur admiration pour DSK, présenté à l'époque comme un probable futur Président de la République, pouvait les aveugler à ce point?
En tous cas, selon Libération, dès le 15 mai, les autorités françaises étaient au courant et auraient renseigné le procureur américain. Or, à l'époque, personne n'était officiellement au parfum et aucune fuite ne pouvait venir d'un quelconque avocat puisque personne n'avait été mis en examen et n'avait donc pu avoir une idée de ce que contenait le dossier. Les premières mises en cause interviennent à Lille, rappelons-le, en octobre.
Si ce que dit Libération est juste, la défense de DSK possède donc dorénavant un argument de poids: alors qu'il s'agit d'un réseau de proxénétisme en bande organisée (un crime selon la loi française!), "on" laisse faire alors que la petite bande est encore venue aux USA la veille du déclenchement de l'affaire du Sofitel.
On imagine donc aisément la défense de DSK sortir le raisonnement suivant: quelqu'un a peut-être cherché à pousser DSK dont l'addiction au sexe est connue (mais c'est privé) à une fréquentation de prostituées (c'est infamant et peut-être pénalement répréhensible si on trouve un recel d'abus de biens sociaux ou une aide à la prostitution). Rappelons, comme nous l'avons souvent dit ici, qu'en France, la mise en cause pour proxénétisme est vraiment très large: "le proxénétisme est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit, soit (1er) d'aider, d'assister ou de protéger la prostitution d'autrui, soit, etc..." (article 225-5 du code pénal). La jurisprudence est tout aussi implacable.
Didier Specq
09:09 Publié dans Affaire Carlton, Justice, prostitution | Lien permanent | Commentaires (0)
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