20/12/2011

Strauss-Khan: grosse fatigue

dskimages.jpeg

Interrogatoires de fin d'année chez Stéphanie Ausbart, juge d'instruction.

Mardi, une bonne partie de la journée, les magistrats instructeurs de l'affaire dite du Carlton recevaient, Stéphanie Ausbart en tête, René Kojfer qui, le 29 décembre prochain, va fêter ses 70 ans en prison.

C'est la première fois que René Kojfer, l'ex-chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton, est entendu directement par les juges d'instruction. Selon son nouvel avocat, Me Hubert Delarue, interrogé sur le perron du palais de justice, René Kojfer a été interrogé sur le "premier tiroir" de l'affaire, autrement dit les relations entre Dodo la Saumure, le proxénète belge, et les deux ou trois responsables du Carlton mis en cause.

Sur le "volet américain", pour reprendre la délicieuse expression de Me Delarue, René Kojfer n'a pas encore été interrogé. Le volet américain, c'est bien sûr DSK. René Kojfer, selon Me Delarue, ne connaissait pas DSK. Notre petit doigt nous a parfois dit le contraire. Toujours est-il que René Kojfer, 70 ans et jamais condamné, restera tout de même en prison provisoire au moins jusqu'à son prochain interrogatoire qui devrait se dérouler vers la mi-janvier. Au menu de l'entretien de janvier: DSK très probablement.

Si mardi, c'était Kojfer, lundi, c'est Fabrice Paszkowski, un entrepreneur médical de Béthune, qui passait sur la sellette. Paszkowski, c'est du lourd, du moins si l'on considère que l'essentiel de cette affaire de "proxénétisme aggravé en bande organisée" tourne autour de DSK. Car Paszkowski, défendu par Me Karl Vandamme, c'est le maillon principal avant l'ex-directeur du FMI: il organise des voyages aux USA vers son héros politique favori avec dans ses bagages des prostituées (des employées de Dodo la Saumure) ou des "libertines" qui, si l'on a bien compris, se font payer encore plus cher.

Les deux problèmes (d'un point de vue juridique) sont les suivants. D'abord: DSK savait-il que, quelquefois, l'argent qui servait à financer ces sorties et voyages à but licencieux provenait de la boîte de matériel médical ou d'Eiffage? Si oui, ça pourrait constituer un éventuel recel d'abus de biens sociaux à coller sur les épaules de DSK. Ensuite et enfin: DSK savait-il que certaines des "copines" invitées étaient des prostituées. Auquel cas, il serait possible de lui mettre sur les épaules une incrimination de proxénétisme car l'ex-leader socialiste aurait facilité la prostitution d'autrui en servant d'intermédiaire entre des clients (des copains amateurs de partouzes par exemple) et les prostituées.

Dans les deux cas, Paszkowski répond "non" aux magistrats instructeurs Stéphanie Ausbart, Mathieu Vignau et Ida Chafaï. David Roquet, le patron de la filiale d'Eiffage, répond la même chose: DSK n'était pas au courant. Paszkowski est resté en prison, Roquet est resté en prison.

Bref, les trois personnes restant en détention provisoire dans ce dossier n'ont pas mis en cause Dominique Strauss-Kahn. Ce qui ne veut pas dire qu'on les laisse en prison parce qu'elles ne mettent pas en cause DSK. Simplement, quelquefois, il nous prend comme une grosse fatigue devant ce dossier qui piétine quelque peu. Sans doute le blues des fêtes de fin d'année. Que les trois détenus évoqués plus haut passeront en prison.

Didier Specq

Commentaires

Cette histoire n'en finisse pas! Comme DSK est moins occupé là où il est, il vous passe la grosse fatigue.

Écrit par : ameli | 22/12/2011

Les commentaires sont fermés.