14/01/2012
Pas du tout si simple (2)
Un premier vice-président (socialiste) de Conseil Régional outragé...
Décidément, la chambre correctionnelle chargée des comparutions immédiates à Lille devient le témoin privilégié des rapports parfois tendus des citoyens lambda avec leurs élus. Trois dossiers, coup sur coup, ont eu récemment les honneurs de la procédure rapide de comparution immédiate.
D'abord, juste avant Noël, une dossier concernant une altercation entre deux automobilistes pour une place sur le parking encombré d'un supermarché Auchan à Roncq. Un jeune habitant d'Halluin aurait lancé des injures (il le nie) et aurait fait un doigt d'honneur (il l'admet) à l'égard d'une mère de famille par ailleurs adjointe au maire d'Halluin (Halluin et Roncq sont deux villes proches de Tourcoing). Outrages à l'égard d'une élue? Le prévenu assure qu'il n'a fait aucune allusion à une fonction municipale quelconque et affirme qu'il ignorait que la jeune femme (à qui il a d'ailleurs cédé sa place de parking) était élue. La procureure réclame l'énorme peine de 5 mois de prison ferme. Le président Hoc Pheng Chhay émet un jugement radicalement différent: 38 euros d'amende pour injure non publique.
Rebelote mercredi 11 janvier en comparution immédiate où passe un militant associatif énervé qui, lors d'une cérémonie des voeux à Hem, a outragé et menacé de mort deux adjoints du conseil municipal. Le prévenu admet mais assure que c'était de "l'ironie". La procureure demande du sursis avec mise à l'épreuve comportant notamment l'interdiction de fréquenter Hem pour ce militant roubaisien. Malgré l'excellente plaidoirie de son défenseur, Me Patrick Lambert, le prévenu écope d'un sursis "simple" de 6 mois.
Les deux premiers dossiers concernaient des municipalités classées à droite. Vendredi dernier, c'est un premier vice-président socialiste du Conseil Régional qui est visé: une jeune femme salariée de la Région et le responsable politique sont régulièrement harcelés et menacés par le prévenu. Ce dernier a été plaqué par la victime. L'arrivée tumultueuse des sex-toys de la jeune femme à l'accueil de la collectivité territoriale a bien sûr marqué les esprits... Le présumé harceleur a été remis en liberté sous contrôle judiciaire et sera jugé sur le fond dans quelques semaines.
La vie pas si simple des élus n'est pas un long fleuve tranquille et la comparution immédiate, procédure tout-terrain s'il en est, sert de réceptacle judiciaire à ces évènements... "Une procédure trop violente, un canon pour écraser une mouche" estimait, en défense vendredi, Me Eve Thieffry.
Didier Specq
21:19 Publié dans Justice, Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Un manque coupable d'attention à la relecture nous a fait dire que la municipalité d'Halluin était de droite alors qu'elle est de gauche. Toutes nos excuses.
D.S.
Écrit par : didier specq | 15/01/2012
Un manque coupable d'attention à la relecture nous a fait dire que la municipalité d'Halluin était de droite alors qu'elle est de gauche. Toutes nos excuses.
D.S.
Écrit par : didier specq | 15/01/2012
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