Péripéties judiciaires

L'action se déroule en Nouvelle-Zélande. Le FBI américain sait que cinq suspects, tous responsables de Megaupload, séjournent dans cette île peuplée essentiellement de moutons. Kim Schmitz et les quatre autres gèrent donc Megaupload, société implantée à Hong-Kong, qui pille allègrement les films et les séries télévisées récentes sans l'accord des propriétaires de ces films et séries. L'intervention du FBI s'effectue sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par un juge de Virginie. La Nouvelle-Zélande affiche depuis longtemps un accord d'extradition avec les USA: aucune difficulté a priori pour expulser dans quelque temps vers les USA ces cinq étrangers. Kim Schmitz possède la double nationalité allemande et finlandaise, trois autres sont allemands, le dernier hollandais.

La contrefaçon est un délit fédéral américain. Or, Megaupload gère un important stock de films pillés. Certains sont disponibles gratuitement. D'autres, plus pointus, contre une modique somme. Le tout est payé en grande partie pour des spots publicitaires visibles sur les vidéos téléchargées. Sur le plan international, un des plus grands pirates qui soit. Des serveurs de Megaupload se situent sur le territoire de la Virginie. D'où l'origine de la plainte.

Les Américains du Nord n'utilisent pas une loi Hadopi, ne cherchent pas à réaliser des blocages de sites, ne menacent pas les internautes de suspendre les connexions s'ils n'arrêtent pas de télécharger illégalement. Les policiers des USA se disent au fond qu'il suffit de capturer les personnes physiques derrière les sites de pillage organisé. Pas de nouvelles lois mais l'application des lois existantes sur la contrefaçon et le vol. Ensuite le bon vieux flic... Simple, non? La peine maximale aux USA pour les contrefacteurs du type des responsables de Megaupload est de 50 ans de prison.

Didier Specq