Péripéties judiciaires

C'est un véritable phénomène: chacun y va de son petit commentaire sur l'action des services de police par rapport au tueur de Toulouse. Comme, c'est Sarkozy qui dirige les troupes, c'est de la gauche que partent certaines critiques. Je ne parle pas des responsables de la gauche qui restent prudents. Mais j'évoque le flot de commentateurs qui s'expriment, entre autres, sur Facebook ou ailleurs. Une véritable phénomène.

Bien sûr, beaucoup savent mieux que le RAID comment maîtriser sans casse le tueur. Mais, surtout, les petits commentateurs découvrent que les services de renseignements avaient, dans leurs listes de suspect, le futur tueur. Et, comme le suspect (parmi d'autres) était apparu dans les écrans radars de la police avant le meurtre des enfants juifs et d'un père de famille, on en conclut allègrement que la police aurait pu agir avant.

J'ai toujours était sidéré par la rapidité de certains à prédire le passé! C'est proprement extraordinaire!

Toutefois, au fil des commentaires, les "propositions" abondent. Certains s'étonnent qu'une personne ayant séjourné en Afghanistan puisse circuler librement. On nous explique aussi, alors que le tueur n'avait jusqu'ici à se reprocher que des actes de petite délinquance, qu'il est étonnant de constater qu'il ne soit pas surveillé 24 h sur 24. Par qui? Comment? Sur quelles bases? Combien de milliers de fonctionnaires mobilisés pour surveiller des centaines de suspects? Bref, des milliers de gens (car, les menaces ne viennent pas que des éventuelles djihadistes) devraient être surveillés avec efficacité. On nous explique aussi, que, avant les meurtres dans l'école juive, il aurait fallu raflé en urgence tous les suspects.

Les mêmes sont souvent les premiers à dénoncer les fichiers de police, les archives de justice trop complètes, les intrusions dans la vie privée, les prélèvements ADN sur les petits délinquants, les caméras de surveillance qui parfois repèrent les plaques minéralogiques des scooters de tueurs...

Les Américains avaient cru résoudre le problème: ils enfermaient pendant des années et dans des conditions épouvantables de simples suspects à Guantanamo.

Didier Specq