23/03/2012

Une dignité à couper le souffle

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C'est le père d'Abel Chennouf, un des soldats tués par Mohamed Mehra.

Bien sûr, les journalistes ont recueilli les déclarations du père d'Abel Chennouf. On nous précise le parcours du fils, son amour de l'O.M., sa confession catholique et ses origines kabyles, le fait que sa femme est enceinte des sept mois, etc. En vrac, une vie fracassée. Et puis, il y a le père qui prend la parole. Il nous explique, au fil de ces journées dramatiques, que ce n'est pas un soldat qui a pu assassiner ainsi d'autres soldats (au départ, la piste de militaires d'extrème-droite avait été évoquée). Il dit aussi qu'il n'est pas pour la peine de mort et même que la durée de la condamnation lui est indifférente. "Nous, sa famille, il nous a déjà anéantis. Mais, maintenant, il va faire mal d'abord à sa communauté" déclare-t-il quand le tueur est assiégé.

Lorsque le terroriste est tué, Albert Chennouf regrette: "C'est un échec, nous aurions aimé avoir des explications". Dernier détail: le père envoie un message de sympathie à la mère de Mehra en expliquant "qu'elle-aussi a perdu un fils" et qu'on avait sans doute "lavé le cerveau" du tueur.

Il y a des moments, comme ça, où la dignité d'un homme nous coupe le souffle.

Didier Specq

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