Péripéties judiciaires

Bien sûr, on ne peut pas ne pas penser à l'affaire DSK lorsqu'on évoque l'affaire de cette jeune fille. L'histoire est simple: à l'issue d'une course-poursuite avec la police belge, la voiture des fuyards pénètre en France, sur l'autoroute, à hauteur de Tourcoing.

C'est là que les policiers récupèrent une mineure de 17 ans que les parents recherchaient. Elle semblait bien avoir disparu dans un bar montant belge. C'est bien le cas: ce bar où des jeunes femmes se prostituent dans des chambres du premier étage est parfaitement toléré par les autorités belges. D'ailleurs, la mineure récupérée en France dispose d'un contrat de travail. Seule problème: c'est sur la base de faux papiers d'une jeune Slovène âgée de 19 ans que la Tourquennoise a été recrutée. La patronne du bar (elle-même française) ne se serait pas aperçu qu'elle avait embauché une mineure française.

Le procureur belge refile l'affaire au procureur de Lille. C'est possible. L'action se déroule en Belgique mais la victime et la prévenue sont toutes deux de nationalité française.

Si tout ça se déroulait sur le territoire français, l'accusation crierait sans doute au scandale. Mais, là, on ne parle que de sursis simple et la patronne n'est bizarrement poursuivie que pour proxénétisme hôtelier (article 225-10). Bref, malgré les protestations de l'avocat de la jeune fille qui a déposé une plainte, la partie civile de la mineure n'est même pas jugée recevable... Curieux, non? La tolérance belge qui s'étend quelquefois à la France...

Didier Specq