31/10/2012
Niqab: mise en scène et image à Lille...
Sarah B., 18 ans, était jugée hier à Lille malgré son absence.
On admettra aisément que, lorsqu'une jeune musulmane se voile intégralement à l'exception des yeux, c'est bien d'une image dont il s'agit: elle ne veut pas être vue. La loi dit anti-burka ne parle d'ailleurs que de ça: on ne peut pas dissimuler son visage sur la voie publique.
C'est bien ce que Me Emmanuel Riglaire, présent hier en tant que représentant de cinq policiers roubaisiens outragés et bousculés, expliquait: "Je voulais lui dire que peu nous importe sa religion. Les policiers contrôleraient de la même façon des porteurs de casques, d'écharpes ou de capuches qui cacheraient entièrement leur visage. Je regrette que cette jeune femme soit absente car nous voulions lui expliquer cela".
Le "problème" se situait effectivement là: Sarah B. n'est pas venue se faire juger hier et n'était même pas représentée par un avocat. L'image est donc restée totalement vide et la petite foule de photographes, présente hier matin sur le perron du Palais de Justice, n'a pu mitrailler qu'une autre jeune femme, portant un voile sur la tête, qui entrait dans le tribunal pour toute autre chose. Elle et sa copine racontaient à quel point elles avaient eu peur de ce "déchaînement médiatique".
Se pose donc une question: Sarah B. pouvait-elle se faire juger hier sereinement? Pouvait-elle, au fond, entrer dans le tribunal alors même que son image est au centre des débats? Certes, on peut hausser les épaules. Mais, tout de même, pour quelqu'un comme Dominique Strauss-Kahn, on s'est bien posé la question: DSK devait être présenté aux trois juges d'instruction de l'affaire dite du Carlton un mercredi et les trois magistrats, pour tromper les journalistes, l'ont en fait entendu un lundi sans avertir personne, même pas le procureur et les policiers...
La jeune Roubaisienne a donc été jugée en son absence. "Une jeune femme qui a apparemment beaucoup de caractère" a noté le président René Zanatta. Le président a relaté les évènements du samedi 4 août vers 18 h place de la Liberté à Roubaix. La jeune femme avait refusé de dévoiler son visage et de se laisser contrôler. Son interpellation et sa garde à vue au commissariat avaient été très mouvementée. La prévenue était donc poursuivie aussi hier pour sa rébellion.
Le président Zanatta, lors du prononcé de son jugement, a annoncé une peine de 6 mois avec sursis (qui double les réquisitions de la procureure qui demandait 3 mois de sursis), 100 euros d'amende pour le niqab et un euro pour les cinq policiers victimes qui, par la voix de leur avocat, ne réclamaient effectivement que cet euro symbolique. Mais le dévoilement attendu n'a pas eu lieu...
Didier Specq
08:48 Publié dans Justice, police, religion | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
les plus déterminées sont de très jeunes filles, françaises d'origine et cvonverties. Pour s'affirmer au plus, le niqab est la tenue idéale, elle fait polémique, elle heurte, et fait l'objet d'une interdiction légale dans l'espace public - de quoi les stimuler au maximum pour adopter le niqab et surtout ne jamais l'abandonner l espace d un instant pour une vérification d identité. Le niqab : un outil, un bras de fer vis à vis de l'ordre
Écrit par : hoda | 31/10/2012
Si cette personne ne veut pas être vue, elle devrait se fondre dans la foule sans se faire remarquer avec un habillement qui n'attire pas le regard. Or, en sortant ainsi affublée, on la voit de partout.
Ces voiles supposées cacher sa feminité et donc affirmer sa discretion aboutissent à exactement le contraire. "Voyez mes voiles, je suis une femme" Mieux une superfemme ! Surtout avec une arrestation, un jugement et un casier judiciaire. Nul doute que ce comportement provocant va continuer.
Acccessoirement, ces voiles font penser à Belphegor et aux beaux jours de la RTF de notre enfance ..
Écrit par : Odeladeule | 01/11/2012
@Didier Specq :
si je puis me permettre une précision langagière. Vous écrivez "La prévenue était donc poursuivie aussi hier pour sa rébellion." C'est même d'abord et avant tout pour ça qu'elle était poursuivie. Le fait de dissimuler son visage sur la voie publique n'est pas un délit, mais une simple contravention. Sans sa rébellion, cette jeune femme aurait été convoquée devant le tribunal de police et son histoire n'aurait provoqué aucun remous.
Autre précision : en affirmant voler au secours de cette jeune femme, Rachid Nekkaz a rappelé cette histoire estivale au bon souvenir des journalistes. Il a contribué, à sa façon, au déchaînement médiatique que vous décrivez.
Écrit par : Darth Vader | 02/11/2012
Cher Darth Vader.
Effectivement, porter un niqab n'est qu'une contravention. En revanche, refuser de le retirer mène à la rébellion, donc au délit. D'où mon amalgame.
Quant à Rachid Nekkaz, il me semble que son intervention, dans ce cas précis au tribunal, est postérieure aux annonces médiatiques.
D.S.
Écrit par : didier specq | 02/11/2012
porter la niquab est une maniere de gagner 200€ par le pays qui le subventionne et d'imposer leur religion dans les pays ou elles le portent
Écrit par : prost titué | 03/11/2012
La
Écrit par : suisse | 03/11/2012
Quelle
Écrit par : suisse | 03/11/2012
J'ai été censuré,donc je répète. On en a assez des ratons et des bougnoules voilées. Ensuite,en plus de l'amende infligée,il faudrait punir cette "roubaisienne".....en la faisant promener en bikini.
Écrit par : suisse | 05/11/2012
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