29/11/2012

Manuel Valls grille la droite

manuel.jpeg

"Il n'y aura pas de régularisation massive comme en 1981 et en 1997. La situation sociale et économique de notre pays nous l'interdit".

Bien sûr, ceux qui espéraient des régularisations massives de "sans papiers" seront très déçus. En réalité, même en examinant à la loupe les propositions du candidat à la présidentielle François Hollande, il n'est guère possible de détecter de grandes promesses. Des régularisations "au cas par cas", une "immigration intelligente", c'est tout ce que promettait François Hollande. Autant dire, rien. En tous cas, rien de bien tangible.

Six mois après l'élection du nouveau président de la République, Manuel Valls va plus loin. La citation évoquée au début de cet article est une phrase prononcée par Manuel Valls au Sénat le 6 novembre dernier. Mine de rien, le ministre de l'intérieur met face à face l'immigration et le chômage. Soyons clairs, jusqu'ici, c'était un raisonnement tabou à gauche: il avait été décidé une fois pour toutes qu'une immigration, massive ou pas, ne peut pas dégrader la situation sociale et économique et même que les étrangers rapportent à la France.

Si, contrairement à ses prédécesseurs sarkozystes, Manuel Valls ne donne aucun objectif chiffré aux expulsions, chacun sait désormais que les reconduites à la frontière ne baisseront pas. Visiblement, le ministre de l'intérieur cherche au contraire à démontrer que, sans aucune vantardise préalable, il est possible d'expulser autant sinon plus qu'avant!

On sait par ailleurs -voir une chronique précédente- que Manuel Valls entend bien disposer bientôt d'une retenue administrative de 16 heures qui, sans garde à vue, permettra de vérifier les identités des "sans papiers" (le projet est déjà voté par le Sénat).

Dans ses conditions, la droite est grillée par le démarrage en flèche de Manuel Valls. Entre deux règlements de compte avec François Fillon, Jean-François Copé vient, en parlant du ministre de l'intérieur, de déclarer: "l'apparente fermeté ne parvient pas à cacher un réel laxisme". Bof... Voilà qui ressemble à une déclaration de routine à côté de la plaque. A vrai dire, on ne voit pas très bien où Copé pourrait trouver du laxisme chez Valls en ce qui concerne les étrangers en situation irrégulière!

Didier Specq

Didier Specq

Les commentaires sont fermés.