14/01/2013

Lille: le palais de justice est cool

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D'ailleurs le Palais de Justice de Lille s'est construit en 1968, c'est dire...

L'architecture du Palais de Justice de Lille, à chaque rentrée judiciaire, joue une farce aux magistrats. Voici comment...

C'est un beau Palais de Justice qui, à Lille, est entré en fonctionnement le 1er janvier 1969. Toute une époque... Voici 44 ans, jeunes gens, en plein centre-ville, on n'hésitait pas à construire une immense tour, celle du Palais de Justice, dans un quartier en ruines. D'ailleurs, on envisageait franchement une percée de la Treille et les vieux immeubles contemporains de Louis XIV risquaient fort d'être rasés dans le Vieux-Lille comme l'avait été le quartier Saint-Sauveur autour de la mairie de Lille. Même le bistrot où pour la première fois avait été chanté l'Internationale avait été démoli par la municipalité socialiste.

Bref, dans le Vieux-Lille, les immeubles étaient en piètre état et souvent effondrés. Construire, au beau milieu de tout ça, ce Palais de Justice était un bel exemple d'optimisme. C'est vrai qu'à l'époque, jeunes gens, on n'avait peur de rien et que la confiance en l'avenir était totale.

En un mot comme en cent, les bureaux et les salles du Palais de Justice sont organisés sur deux plans. D'abord, horizontalement, une sorte de couronne haute de deux ou trois étages. Ensuite, verticalement, plantée sur un bord de cette couronne, une tour bourrée de bureaux et desservie par des ascenseurs audacieux.

L'optimisme se voyait aussi à l'intérieur. Une immense baie vitrée, qui fut longtemps la plus grande au monde d'un seul tenant avant de se fendiller, éclaire la salle des pas perdus. Et, dans cette salle des pas perdus, les gens qui viennent de la couronne dont nous parlions plus haut, ou des ascenseurs de la tour, ou de l'entrée monumentale du Palais convergent tous. Encore faut-il ajouter que, à l'origine, une porte grande ouverte donnait sur l'arrière du Palais (elle a été fermée au public suite aux menaces terroristes au moment de la première guerre du Golfe en 1991). Bref, tout le monde -magistrats, avocats, familles des détenus, justiciables, familles qui divorcent, etc- convergent vers cette unique salle des pas perdus. Quel optimisme! A l'époque, les conflits allaient s'apaiser et, comme dans un pays scandinave, chacun allait se serrer poliment la main.

C'est bien simple, on n'avait même pas prévu de sas protégé et de cheminement sécurisé pour les détenus inquiétants. Le seul box de prévenus un peu sécurisé a été construit, bien après, dans la salle des comparutions immédiates.

A chaque rentrée judiciaire, pour que le menu peuple ne risque pas se mélanger aux magistrats et aux personnalités invitées, il faut donc prévoir des barrières et des itinéraires ingénieux pour que les salles correctionnelles soient desservies loin des regards.
Vendredi, lors de la dernière rentrée judiciaire, le président Négron annonçait par ailleurs que, si les jurés populaires avaient été installés comme prévu le 1er janvier, cette réforme aurait entraîner le blocage, faute de moyens, du fonctionnement de la justice pénale...

Didier Specq

08:22 Publié dans Justice | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

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Ce mot est pour saluer Chimot Grégoire, pasteur de LILLE

et Maxime et Benjamin et évidemment Christina

Respest

Écrit par : CHADLI Mama | 30/01/2013

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