25/05/2013

Robert! Comment on doit dire?

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Le mot "race" va disparaître, paraît-il, de la loi française. Problèmes...

C'est une phrase découverte au hasard d'une procédure récemment examinée en comparution immédiate à Lille. Trois suspects viennent de commettre un délit. Le signalement est très succinct et un des enquêteurs lance sur les ondes en direction des autres voitures de patrouille: "deux hommes de nationalité maghrébine et un autre de nationalité africaine". La phrase alambiquée figure sur un procès-verbal qui narre la recherche du trio en question.

Bien sûr, on peut s'étonner. J'aime à penser que les enquêteurs sont tout simplement confrontés à une difficulté de vocabulaire. Jusqu'ici, pour désigner quelqu'un qui ressemblait globalement à un type "arabe", on utilisait carrément le terme. En langage policier, ça donnait de type arabe, nord-africain, NA, maghrébin. Mais, aujourd'hui, le terme même de race à été condamné par l'assemblée nationale dans la loi française. Alors même que ce terme n'était utilisé que de façon négative: il s'agissait par exemple de lutter contre les discriminations en raison d'une race, d'une religion, du sexe, d'une orientation sexuelle, d'un handicap.

Les enquêteurs ne peuvent pas dire "noir" alors que, pourtant, un des trois suspects présente bel et bien cette couleur de peau. Alors ils utilisent "africain" quand bien même l'Afrique est peuplée aussi de gens à la peau blanche. D'où cette curieuse et malhabile "nationalité africaine". Même raisonnement pour la "nationalité maghrébine".

Policiers et gendarmes sont d'autant plus coincés qu'une part non négligeable de leurs enquêtes sont tout de même basées sur des descriptions tenant à des caractéristiques de couleur de peau et de physionomie. Le fichier "Canonge" rassemble par exemple des photos de suspects. Pour faciliter les recherches d'une victime, on commence d'abord par expliquer à la personne que les photos sont classées en fonction des couleurs de peau et d'un type humain réel ou supposé: européens, arabes, africains, asiatiques, gitans, etc.

On sait aussi que, à partir de l'ADN d'un suspect, il est possible aux généticiens de dire que cette personne appartient vraisemblablement à tel ou tel type humain. Là aussi, on va donner un signalement qui fera état d'une "race", au sens très vague du terme. Mais, tout de même, on comprend bien que, pour un policier ou un gendarme, il est important de savoir s'il recherche un blanc ou un noir.

Comment vont faire les enquêteurs puisque l'emploi du mot "race" sera vraisemblablement dorénavant très mal vu? Ils diront comme les gens de gauche qui applaudissent à la suppression du mot race dans les lois française: ethnie, groupe humain, population d'origine X, Y ou Z. Bref, ils diront les mêmes choses avec des mots différents...

Didier Specq

Commentaires

L'identification par la couleur de peau reste un critère objectif sans être liée à une notion de race qui elle n'a pas de sens et n'est qu'un abus de langage.

Je ne comprends pas "votre" problème ?!

Écrit par : Bonsensenaction | 30/05/2013

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