20/08/2013

L'évadé qui ne fait pas parler de lui

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C'est une sorte de conte moderne...

Le 13 avril dernier, Redoine Faïd, braqueur médiatique et adepte présumé du tir meurtrier sur policier, s'évadait spectaculairement de la prison de Sequedin. Une prise d'otages, des armes et des explosifs introduits dans la prison, quatre portes blindées que l'on fait sauter... Au final, après six semaines de cavale, Redoine Faïd est interpellé dans la région parisienne: il "résidait" dans un hôtel bas de gamme à quelques kilomètres de son quartier d'origine...

Le 29 mars dernier, avant de passer en comparution immédiate à Lille et avant de retourner en prison à Sequedin, Mustapha T., petit délinquant qui allait être défendu par Me Aurélie Panier, mijote dans sa geôle au Palais de Justice. Vers 19 h 30, c'est à son tour de passer dans le box des comparutions immédiates et on s'aperçoit à ce moment-là que Mustapha T. a disparu. Panique. A-t-il était rembarqué par erreur vers une autre prison puisque, dans le Palais de Justice, les escortes policières ou gendarmesques se croisent? Non. Il faut se rendre à l'évidence, Mustapha T. s'est volatilisé.

L'enquête et surtout l'étude des caméras de surveillance montreront que le jeune homme est passé par une porte laissée malencontreusement ouverte près des toilettes des geôles. Discrètement, Mustapha T. parcourt un couloir et débouche dans la salle où, habituellement, siège la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) dans le grand banditisme. Comme elle ne siégeait pas, une porte était ouverte. Et, de fil en aiguille, le jeune homme se retrouve dans la salle des pas perdus et, toujours discret, sort subrepticement du Palais de Justice.

Une évasion fort peu spectaculaire qui va entraîner quelques interrogatoires serrés et une ou deux sanctions chez les policiers du Palais.

Depuis, Mustapha T. n'a pas été repris et, désormais, sa cavale dépasse largement les pauvres six semaines de cavale de Redoine Faïd. Certes, objectivement, les recherches concernant le petit délinquant sont certainement moins serrées que celles concernant Redoine Faïd. Mais, tout de même, l'efficacité ne se situe certes pas du côté du braqueur médiatique.

Didier Specq

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