06/09/2013

Clémence pour le gentleman braqueur

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Comment transformer un braquage en petite affaire de rien du tout.

Brendan D., un citoyen irlandais demeurant dans les environs de Lille, est à peu près incompréhensible, jeudi, devant la présidente Alexa Fricot. Un accent à couper au couteau ? L’émotion ? Ceci dit, l’histoire est singulière et mérite d’être narrée.

Le 20 juin 2011, un peu après 14 h rue Nationale à Lille, le quadragénaire entre dans l’agence de la Société Générale. Il prend sa place dans la file. Arrivé devant le guichet, l’homme, sans doute peu confiant dans sa maîtrise du français, sort un petit panneau sur lequel il a écrit en substance : "donnez moi l’argent, merci !" Le caissier s’embrouille: "Je n’ai pas compris au début; c’était mal écrit". L’inconnu ouvre alors sa veste et montre un revolver. Le guichetier tend 750 euros au braqueur silencieux qui ressort sans encombre.

Les photos des caméras de surveillance sont mauvaises, l’auteur du hold-up bas de gamme reste inconnu. " Tous les témoins ont toutefois remarqué son costume étriqué " note la présidente.

En réalité, Brendan D. est un homme jamais condamné, discret, poli. Sauf que, depuis quelque temps, il est aux abois : il ne peut pas voir ses enfants, n’arrive pas à payer ses pensions alimentaires, a perdu son travail. " Aujourd’hui, suivant l’exemple de certains pères, il serait peut-être monté sur une grue " assure Me Martin Grasset, son avocat.

Quinze jours plus tard, repentant, Brendan D. se constitue prisonnier. Il a claqué 400 des 750 euros dans un casino lillois, il a dépensé le reste, il est toujours aussi déprimé. Quant au revolver, c’est un jouet en plastique.

Alors le dossier criminel se transforme, d’un coup de baguette magique, en simple " vol avec violence n’ayant pas entraîné une incapacité totale de travail". D’habitude, on explique aux délinquants qu’une arme factice, aux yeux de la loi, c’est exactement la même chose qu’une arme puisque, bien sûr, la victime ignore que l’objet est inoffensif...

Depuis, Brendan D. a résolu ses problèmes en partie. "Tout le monde dit du bien de lui, même son ex-compagne " déclare la présidente.

Le procureur Douglas Berthe requiert un an de prison ferme. Après la plaidoirie de Me Grasset, le gentleman braqueur s’en tire avec un an de sursis. Avertissement aux délinquants habituels gibiers des comparutions immédiates : ne croyez surtout pas que ce jugement fera jurisprudence.

Didier Specq

Commentaires

Tout simplement scandaleux ...l'irlandais vit depuis plus de 15 ans en France ,sait parler Français , mais joue de son accent !!! Insulte les juges et les représentants de l'ordre ...se moque de la France et connaît tous les tours de "passe-passe". Il n'est pas un "malheureux " au chômage mais a ORGANISE son insolvabilité pour ne PAS payer sa pension alimentaire ..Nuance !!! il ne désire absolument pas voir ses enfants qu'il fait souffrir.
Qui est son "ex-compagne" !!!!! encore une "trouvaille" de journaliste ou avocat !!!
Quand on ne sait rien on se renseigne !!!!


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Écrit par : Zébulette | 09/09/2013

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