10/09/2013

Proxénétisme et Belgique...

vieille photo palais.jpeg

Des jeunes filles françaises qui ont pris l'habitude de se prostituer en Belgique où la pratique judiciaire et policière est très différente.

Autant le dire tout de suite : l’affaire n’est pas claire et la victime, une prostituée encore mineure au moment des faits, a beaucoup varié dans ses déclarations. « La peur, la dépression, la crainte que mes parents sachent » résume la jeune femme à l’audience assistée de Me Isabelle Hennocque. Une conséquence aussi de ce que le procureur André Lourdelle appelle « une petite entreprise de démolition humaine ».

Devant la présidente Alexa Fricot, les trois suspects. Yacine S., 23 ans, accusé de prostituer ses petites amies. « Tout ce que je voulais, c’est faire la fête avec des s… » lâche-t-il, très à l'aise. Hélias A., 22 ans, louait quelquefois des chambres et surveillait tout ça.

Quant à Ghania K., 57 ans et patronne de bar en Belgique, elle est accusée de recevoir aussi des mineures.Ceci dit, on sait dès le départ que les trois avocats de la défense, Me Florence Meilhac, Me Fabien Chirola et Me Gérald Laporte vont demander la relaxe.

Au fond, derrière ces trois prévenus et cette victime, une question de société dans le Nord-Pas-de-Calais: comment, à partir de situations de misère, des jeunes filles se prostituent en France (où la prostituée n'est pas protégée) et en Belgique (où la prostitution a été légalisée et encadrée dans les faits)... Comment aussi, souvent, les pressions s'exercent en France.

Et les faits dans tout ça ? Tout commence, côté police, par un incident dans un hôtel lillois : une jeune fille mineure, forcée de se prostituer une fois de plus parce qu’elle n’avait pas « rapporté » assez dans la journée, aurait jeté ses vêtements par la fenêtre, elle fait du scandale, des jeunes gens apparemment peu recommandables s'agitent, etc.

Il y a 5 ou 6 personnes dans la chambre louée par Hélias A. et, quand la police intervient, elle récupère le jeune homme qui a volé le portable de la jeune fille mineure et a caché 300 euros en liquide dans sa chaussure. Mauvais pour lui. Mais c’est Yacine S. qui serait le vrai proxénète l’ayant amené là. Le trio se connaît après une scolarité chaotique à Roubaix et environs.

Quant à Ghania K., elle est mise en cause pour son activité en Belgique dans l’accueil des jeunes Françaises désireuses de se prostituer. Or, la victime d’hier et une copine auraient été « recueillies », un soir, alors qu’elles étaient mineures. Ce que la prévenue nie formellement. Au final, les investigations judiciaires restent assez embrouillées : difficile d’appréhender cette migration de dizaines de jeunes Françaises un peu paumées qui se retrouvent en Belgique dans des bars montants. Plusieurs jeunes péripatéticiennes ont été interrogées comme témoins mais une seule est juridiquement victime.

Pour le procureur Lourdelle, la culpabilité de la tenancière est nette : « Ce sont des mineures et c’est une circonstance aggravante d’aider à la prostitution de jeunes femmes à l’étranger ». Mais elle sera relaxée après les plaidoirie de Me Gérald Delaporte.

Pour la défense, il ne faut pas confondre la morale et le droit. Me Fabien Chirola dénonce la « minceur des charges » contre son client reconverti aujourd’hui dans « l’événementiel ». 6 mois de sursis tombent.

Quant au client de Me Florence Meilhac, un peu méfiant, il a préféré ne pas venir au prononcé du jugement. Pourtant, Yacine S. écope à 21 heures d’un an de prison mais sans mandat d’arrêt. Un dernier détail: l'incident de l'hôtel lillois date de novembre 2009 et l'affaire est donc jugée près de quatre ans après les faits...

Didier Specq

Commentaires

Me Laporte n'est il pas l'avocat des prostituées qui accusent Dsk ? Bien étrange tout cela non ?

Écrit par : Alice | 10/09/2013

Me Laporte n'est il pas l'avocat des prostituées qui accusent Dsk ? Bien étrange tout cela non ?

Écrit par : Alice | 10/09/2013

Les commentaires sont fermés.