23/09/2013
Huis-clos pour les amours d'une professeure
Lundi, une chambre correctionnelle lilloise avait choisi de tenir les journalistes à l'écart. Pourtant...
Pourtant, c'est une histoire bien intéressante: les amours tumultueuses d'une adolescente et d'une professeure. Un adulte ne peut avoir de relations sexuelles avec un enfant de moins de 15 ans. Or, au début de l'histoire, la victime avait 13 ans. De toutes façons, quand l'adulte "a autorité", comme dit le code pénal, les relations intimes d'une adulte avec une mineure sont interdites avant qu'elle ait 18 ans.
Beaucoup de journalistes et d'agitation hier devant la chambre correctionnelle présidée à Lille par Alexa Fricot : une professeure de langues est poursuivie pour ses amours tumultueuses avec une élève.
Cécile A., 34 ans, enseignait au collège Louise Michel, à Lille-Sud, quand une plainte de la mère d’une élève a été déposée. La jeune fille, âgée à l’époque des faits, de moins de quinze ans entretenait des relations intimes avec l’enseignante. On a trouvé des SMS très explicites.
La plainte remonte au 23 avril dernier et les faits suspectés démarrent en décembre 2001. Aujourd’hui, la situation a évolué. L’enseignante a été suspendue et, après avoir passé avec succès son brevet, l’ex-collégienne n’est plus sous l’autorité de la professeure. Par ailleurs, l’élève a fêté son quinzième anniversaire. Ce qui ne retire rien bien sûr à ce qui s’est passé avant le 23 avril : le code pénal interdit toute relation entre une mineure de moins de 18 ans et une personne « ayant autorité ».
Lundi, trois personnages, obstinément silencieux, attiraient les regards dans la salle des pas perdus du tribunal. D’abord, la jeune fille mineure qui voudrait ne pas rompre, semble-t-il, avec la professeure. Décidée, elle a décidé de venir elle-même à l’audience défendre son point de vue. Ensuite, la mère qui, très digne, maintient sa plainte tout en continuant à dialoguer avec sa fille. Enfin, la prévenue qui, contrairement à la dernière audience pour le report où elle restée un peu prostrée à l’écart, semble plus assurée aujourd’hui.
A 16 h 43, après avoir examiné plusieurs autres dossiers, la présidente Fricot commence l’examen de l’affaire de la professeure. Tout de suite, du côté de la partie civile, Me Gaëlle Moquet demande le huis-clos « afin de garantir la sérénité des débats ». La présidente ordonne donc l’évacuation de la salle.
Commence alors une longue audience. Le témoignage direct de la jeune fille s’étale sur 20 minutes. A plusieurs reprises, la prévenue est rappelée à la barre. Visiblement, les explications sont complètes et franches.
Les réquisitions de la procureure Flavie Briche vont déboucher, on le saura plus tard, sur des demandes strictes: 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, obligations de soins, interdiction de revoir la jeune fille, interdiction d’exercer à l’avenir une profession en rapport avec des mineurs, inscription au fichier national des délinquants sexuels.
Me Aurélie Panier s’insurge, on le devine, contre la lourdeur des réquisitions. Et laisse sans doute entendre que l'attention pesante de la presse alourdit le dossier. L’avocate se refusera à toute déclaration tandis que les protagonistes sortent par une porte dérobée. Le jugement sera prononcé le 7 octobre.
Didier Specq
21:56 Publié dans Justice | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Quelqu'un pour retrouver le commentaire de Pompidou sur l'affaire Russier ?
Écrit par : Odeladeule | 24/09/2013
Citation pompidou
"Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai pensé sur cette affaire, ni même d'ailleurs ce que j'ai fait. Quant à ce que j'ai ressenti, comme beaucoup, eh bien, comprenne qui voudra !"
Il cite Paul Eluard :
"Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés.
C'est de l'Eluard... Mesdames et Messieurs, je vous remercie."
NB :on a dit que Pompidou, en citant Eluard, faisait reference aux femmes tondues à la Liberation.
Écrit par : Odeladeule | 25/09/2013
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