16/10/2013

Ma cliente est-elle folle?

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La jeune fille subit peut-être une abolition de son discernement. Mais, justement, elle ne veut pas d'expertise psychiatrique.

L’histoire commence dimanche dernier, vers 17 h 30, à la station de métro Cormontaigne à Lille. La victime raconte : « Je suis sortie du métro et j’attendais mon bus sous l’abri ». Une jeune fille blonde s’approche et demande une cigarette. La victime répond qu’elle n’en a plus. Coup de couteau immédiat au niveau du menton ! La victime fuit vers le métro, elle sort à une autre station de métro et téléphone en pleurs à sa mère.

C’est ainsi que les policiers seront avertis par la maman de l’agression que vient de subir l’étudiante.
Les enquêteurs sont d’autant plus sur les dents que, à peine deux heures avant, aux abords de la même station, une autre victime a été atteinte d’un coup de couteau : là aussi, refus d’une cigarette et un coup de lame qui part pour ce motif futile. Et, cette fois, l’estafilade va du lobe de l’oreille au menton en inscrivant un arc de cercle sanglant sur la joue.

Grâce aux témoignages et aux caméras de surveillance, les policiers ne tardent pas à mettre la main au collet de Lucile L., 19 ans et déjà récidiviste des violences avec arme !

Très à l’aise dans le box, la prévenue avoue tout et n’arrive guère, malgré plusieurs remontrances de la présidente Alexa Fricot, à se départir d’un sourire satisfait. Quand on évoque d’éventuels problèmes psychologiques, il lui arrive d’éclater de rire.

Elle ne veut pas d’expertise psychiatrique et, lorsqu’on l’interroge sur ses relations, elle se montre très désinvolte. « J’attendais une amie » : c’est tout ce que les magistrats obtiendront des motivations de la prévenue ce dimanche près de la station Cormontaigne. Détail : les deux étudiantes victimes sont âgées de 19 ans comme la prévenue.

Me Dominique Bellengier, qui assiste les deux blessées, insiste à juste titre sur les nouvelles expertises à opérer sur les victimes. Il obtiendra satisfaction sur ce point et la présidente Fricot précisera qu’elle demande aussi un rapport sur le « ressenti » des deux agressées.

La procureure Aline Clérot évoque le rapport de l’expert psychiatre en garde à vue qui parle d’une « altération du discernement ». La procureure requiert trois mois de prison et un mandat de dépôt contre la jeune fille au couteau dans la manche. Ce sera la peine prononcée après la plaidoirie de Me Corinne Spebrouck.

Didier Specq

20:08 Publié dans Justice, police | Lien permanent | Commentaires (0)

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