Péripéties judiciaires

Autant le dire tout de suite, le 10 novembre à Mons-en-Baroeul, quand Salim C., 38 ans, vole dans le métro, ce n’est pas vraiment une surprise. L’homme affiche un casier chargé et un passé avec de gros problèmes psychiatriques. 17 condamnations et une solide toxicomanie qui n’arrange pas les choses.

« Il entend des voix, il se dit tiraillé entre le bien et le mal, il faut une expertise psychiatrique » plaide Me Marion Dugast. La jeune avocate ne croyait pas si bien dire en parlant de voix car, quand la présidente Fabienne Atzori va prononcer sa décision sur la détention provisoire, impossible pour les policiers de réintroduire l’énervé dans le box : « Il a cassé le barillet de la serrure de la porte grillagée » annonce la présidente.

Et, sans se démonter devant ce cas inédit, la magistrate ajoute : « Je vais hurler la décision, comme ça, il entendra ». Et effectivement la décision est annoncée ainsi. « Vous avez bien tout entendu » crie la présidente. Elle insiste : « Expertise judiciaire et mandat de dépôt ! Vous avez bien entendu, Monsieur Salim C. ? » Et on distingue la voix du prévenu émerger des profondeurs du Palais : « Oui ! Je m’excuse pour le désagrément ».

Ajoutons qu’une autre porte permet d’exfiltrer les prévenus vers la sortie et le fourgon cellulaire qui va cingler vers Sequedin. Un autre prévenu, coincé par le même barillet cassé par le même homme, se voit annoncer sa condamnation par le même canal ! Jeudi, le barillet était réparé.

D.SP.