03/12/2013

L'arnaque, une femme, un homme...

l'arnaque.jpg

Les histoires d'amour finissent mal, en général...

Le 1er août dernier, au supermarché Match de Marcq, Peggy M., 36 ans et caissière en chef, est agressée alors qu’elle sort après l’heure de la fermeture. Un braqueur masqué l’oblige à revenir dans la salle des coffres, à ouvrir les serrures et il vide les tiroirs blindés : 29.000 euros en espèces sont dérobés, plus à peu près 6.000 euros en chèques.

L’agresseur était bien renseigné puisque nous sommes jeudi et que les convoyeurs de fonds ne sont pas venus la veille. Autrement dit, c’est la recette de deux jours qui est embarquée.
Peggy M., gravement traumatisée, consulte un psychologue, répond aux policiers, se pose en victime. Sauf que…

Sauf que les enquêteurs s’aperçoivent que le processus complexe ouvrant les coffres dure normalement plus longtemps que les 6 minutes de l’agression. Bizarre, la police s'interroge.

Après les vacances, Peggy M. repasse sur le gril. Finalement, elle lâche aux enquêteurs une toute autre histoire : Fayçal A., un Roubaisien âgé de 28 ans qui fut par ailleurs vigile à Match, a noué une relation avec la caissière. Et, comme il avait besoin d’argent, le faux braquage a été envisagé. Les deux complices, ce jeudi soir là, ont pillé les coffres !

Vendredi dernier, pour le procès sur le fond, le président Bernard Lemaire s’étonne que le faux braqueur et la vraie arnaqueuse aient été remis en liberté. Il est vrai que les deux sont « primo-délinquants ».

Fayçal A. assure que l’argent était destiné à soigner sa grand-mère en Algérie. Mais, à l’audience, c’est moins clair : « On a commencé à prendre des rendez-vous, j’ai donné 20.000 euros à quelqu’un que je ne connais pas bien ». Bref, le grisbi a disparu. « L’argent n’attend pas quelque part qu’on l’utilise plus tard ? » interroge le président Lemaire.

Du côté de la procureure Marie-Eve Brunet, on ne mâche guère ses mots : « Certes, ce n’est pas un braquage genre Bonnie and Clyde ! Mais les faits sont gravissimes ! Pensons à tous les efforts déployés pour rien par les policiers ! ».

Reste la répartition des responsabilités. En défense, Me Alexia Navarro, pour la caissière, et Me Anne-Caroline Chiche, pour le vigile, s’affrontent. Pour la première, la prévenue n'avait qu'une relation amicale avec le vigile et a eu peur de lui. Ce qui réduit sa responsabilité. Tandis que pour la seconde avocate, la prévenue, pour plaire à son ami, n'a pas hésité à présenter un plan tout prêt à fonctionner. Ce qui réduit la responsabilité du vigile qui ne serait pas à l'initiative.

« Elle s’est aperçue que son ami pouvait être très violent, il l’a menacée, elle était manipulée, elle n’osait rien dire ! » clame Me Navarro. Et d’ajouter : « On peut très bien éprouver de l'amitié pour un homme sans être amoureuse! Regardez cette carte postale qu’il lui envoie, ce ne sont pas des petits cœurs, simplement un chat ! ».

Riposte de Me Chiche qui insiste sur le rôle central de la jeune femme : « C’est elle qui connaît les jours favorables, les codes, tout le processus ». Et d’exhiber à la barre une boîte avec tous les cadeaux envoyés par la jeune femme : « Tout ça prouve bien qu’elle n’avait pas peur de lui ! ». Jugement : 18 mois de prison pour monsieur, 12 mois pour madame mais le tout sans mandat de dépôt. Bref pas d'égalité entre l'homme et la femme...

Didier Specq

Commentaires

Une carte postale pour midinettes exhibée comme preuve à l'audience, c'est nouveau . Et au final, 29000 euros qui ont disparu suite à un fric frac organisé, planifié et pas de mandat de depôt. Un vrais succès d'un couple charmeur.

Écrit par : Odeladeule | 06/12/2013

Un couple aussi sympathique mérite mieux d'aussi petites vacance derrière les barreaux à nos frais.
A mon humble avis quand la femme veut , l'homme lui reste qu'à ce plier devant le Désir. Maintenant à savoir où sont passés les 29000€. Je pense une retraite commune bien préparée les réunira seulement pour l'amour du profit.

Écrit par : Juba | 08/12/2013

Les commentaires sont fermés.