10/12/2013

L'amour se brise dans l'escalier

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Une des protagonistes de cette histoire pourrait peut-être demain être considérée comme la cliente d'un prostitué.

« Vous n’êtes pas très généreux avec une vieille amie ! » s’étonne le président Jean-Marc Defossez. Devant le président, Amar H., un Roubaisien âgé de 43 ans, plutôt à l’aise et dont on n’arrive pas vraiment à cerner la profession. « Très élégant avec son petit foulard » ironise Me Gilles Maton, avocat de la présumée victime, une dame effondrée sur le banc des parties civiles et âgée de 56 ans. La victime voulait rénover deux escaliers et une salle de bains dans sa coquette maison roubaisienne.

Amar H., son vieil ami qui serait aujourd’hui auto entrepreneur, lui a expliqué qu’il allait s’occuper de tout et notamment de trouver les artisans compétents. Résultats des courses : Amar H. empoche 20.000 euros en liquide de la part de son amie et empoche au passage 6.500 euros de commission.

Bref, une ponction de 33% , ce que le président ne trouve pas « très généreux ». Surtout quand on sait que les travaux n’ont finalement pas été effectués. « Ma cliente s’est blessée et s’est retrouvée à l’hôpital en faisant de l’escalade pour aller à sa chambre par un des escaliers qui ne sont toujours pas montés » précise Me Maton.

Un entrepreneur, un certain B. a reçu, dit-il, 2.000 euros de la part de H. et a arrêté tous les travaux lorsqu’il s’est aperçu qu’il ne serait pas payé.

Bien sûr, chacun suppose qu’il existe aussi une histoire d’amour entre le prévenu et la victime. Le prévenu serait-il un gigolo ? Non, mais Amar H. présente plutôt ces 20.000 euros comme un prêt de sa vieille amie : « J’étais dans une situation financière catastrophique et elle omet de préciser que nous avions régulièrement à l’époque des relations sexuelles ».

Pourtant une rénovation immobilière était envisagée « alors que le prévenu n’a laissé strictement aucune trace au registre du commerce » souligne Me Maton.

Mais, pour Me Fabien Chirola, qui défend l’ex-amoureux, tout n’est pas si clair : « La plaignante, quand elle se rend au commissariat, ne décrit à aucun moment ces projets immobiliers qui servent de base aujourd’hui à l’accusation d’abus de confiance ». Bref, Me Chirola demande la relaxe. Mais, comme son client, d’une certaine façon, a avoué l’arnaque en admettant en partie les projets de rénovation, Amar H. écope de 10 mois de sursis.

Didier Specq

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