16/02/2014

Euthanasie: rien de bien nouveau...

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Rien de bien nouveau ni en France, ni en Belgique...

Décidément, le parti socialiste, qui adorait parler longuement des questions sociétales pour ne pas répondre aux questions sociales pures et dures, semble avoir perdu la main aussi sur les évolutions de société. On sait que la justice a choisi de prolonger la réflexion sur le cas de Vincent Lambert.

Le jeune tétraplégique est en état végétatif depuis cinq ans. A priori, cet ancien infirmier psychiatrique de 38 ans, en soins palliatifs, ne peut plus communiquer en aucune façon depuis un dramatique accident de la route intervenu en septembre 2008. Des lésions cérébrales graves et irréversibles ont plongé la victime dans une sorte de coma total. L'entourage proche estime que la médecine doit laisser mourir l'infirmier qui n'a pas laissé de volontés écrites. Les parents de Vincent Lambert, catholiques pratiquants, estiment que cela revient à assassiner un handicapé. Le Conseil d'Etat a demandé une nouvelle expertise médicale pour, avant l'été, se prononcer.

Mais, au delà de ce cas douloureux, s'agit-il d'euthanasie? "Il ne s'agit en aucun cas d'un débat sur l'euthanasie mais d'interrogations sur l'acharnement thérapeutique ou l'obstination déraisonnable" estime Jean Léonetti, député UMP des Alpes-Maritimes. Ce député, auteur justement de la loi actuellement en vigueur, assure donc que le cas de Vincent Lambert ne constitue pas, au fond, un cas nouveau. Et, par voie de conséquence, que la loi n'a pas à changer.

On sait que François Hollande est très prudent lui-aussi sur la question. Le Président de la République a décidé d'attendre l'avis du Comité d'éthique pour éventuellement modifier la loi Léonetti. Ceux qui, sur les bancs socialistes de l'assemblée, sont prêts à dégainer sans arrêt de nouvelles lois sociétales, n'ont plus le vent en poupe. Même les sénateurs écologistes, qui voulaient déposer un projet de loi, ont finalement décidé de renvoyer leurs propositions en commission.

Quant aux Belges, qui auraient autorisé l'euthanasie des mineurs, il n'est pas sûr que leur nouvelle législation soit si novatrice. Il faudrait que l'enfant se trouve dans "une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance" et que sa souffrance physique "constante et insupportable" ne puisse être apaisée. Là-aussi, on n'est pas finalement très loin des termes de la loi Léonetti et ce n'est pas exactement d'euthanasie qu'il s'agit... Les tribunaux, pour interpréter des lois très prudentes, ont encore du pain sur la planche.

Didier Specq

18:36 Publié dans Justice | Lien permanent | Commentaires (0)

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